On avait déjà vu son fils plus d’une dizaine de fois. Trilok Gurtu, qui joue ce soir à Paléo. Toujours clinquant sur une batterie assise, aux côtés de John McLaughlin, de Don Cherry et d’autres gourous calés du jazz mondial. Trilok a toujours eu foi en lui-même. Il vous explique en quatre minutes d’anglais précipité trois millénaires de musique indienne. Il est fringant, virtuose, certain de sa suprématie sur les tablas et tout ce qui se frappe.
Mais cette nuit-là, aux côtés de sa mère, il renfile son costume de môme honteux, gauche dans ses précautions. Subha le regarde. Il fond, se terre derrière ses peaux. Il y a là, chez ce disciple devenu maître, un retour de l’ordre ancien. La musique indienne se nourrit de héros neufs qui ont sur la tête l’ombre de ceux qui les ont laissés faire.
Cette chronique relate les nuits du Village du Monde au Paléo, consacré cette année à l’Inde.