9m2, c'est la surface d'une cellule, un espace pour une personne, pas pour deux ou trois ou plus. Cet espace, Cabu et Honoré le dessinent. Jane Atwood, Raymond Depardon le photographient. Ernest Pignon-Ernest, Georges Rousse, le graphiste suisse Ruedi Baur le transposent. Tardi et Thierry Maricourt offrent un extrait d'un ouvrage commun: Frérot Frangin.
Florence Aubenas écrit la lettre d'un ancien gardien à un jeune: «Sur 100 détenus, 60 reviennent. Est-ce que tu connais un service public qui marche plus mal?» Didier Daeninckx se souvient de Victor Hugo, des 9m2 de la cellule dans Le Dernier Jour d'un condamné. Marie Depleschin écoute Martine qui a attendu Philippe pendant trente ans. Nancy Huston fait pousser dans la cellule un jardin d'amour en forme de poème. Le géopoliticien Gérard Chaliand rappelle le témoignage de Georges Arnaud, l'auteur du Salaire de la peur, Prison 53, pour constater que rien n'a changé. Michel Onfray en appelle à une prison qui soit «une machine à construire du bonheur social pour le «coupable» comme pour la «victime», et non plus un «genre de cercueil social».
Un dossier de chiffres, de faits, de témoignages, d'arguments, de textes de lois complète cet ouvrage militant, très élégamment édité. Il concerne la France mais les questions qu'il soulève dépassent ce cadre.