«Le Vilain Petit Canard» au Théâtre des Marionnettes de Genève, «Jardin d’hiver» au MCBA, à Lausanne: notre agenda culturel

Genève

Spectacle

Chez Andersen, le vilain petit canard est seulement victime d’une erreur de parcours ou comment un bébé cygne mélangé à une couvée de canetons ne ressemble pas à ses «proches». Avec sa facétie habituelle, Claude-Inga Barbey tire le conte du côté des «carcans ou plutôt des cancans de la société inclusive» et fait de l’animal un héros turbulent qui, dans une cour d’école, se distingue des élèves sages et (politiquement) corrects. «Dyslexique, disent les uns. Dyspraxique, les autres. Supposé Asperger. Hyperactif. Haut potentiel. On aura tout essayé. Aurait-il tout simplement une âme d’artiste?» interroge la comique genevoise, fatiguée par les appellations et les cases. Des marionnettes de table donneront vie à la fable. M.-P. G.

«Le Vilain Petit Canard». Théâtre des Marionnettes de Genève, du 15 au 30 avril.

Ceux qui ont vu Skid l’automne passé au Grand Théâtre savent l’audace de Damien Jalet. Artiste associé au Ballet de Genève, le chorégraphe français entraînait les interprètes de la compagnie sur une paroi vertigineuse, plan incliné à 34 degrés. S’ensuivait la vision d’une humanité en chute libre. Avec Thr(o)ugh, il propose le deuxième acte de cette apocalypse. Danseurs et danseuses évoluent tout près d’un cylindre géant, conçu par le plasticien new-yorkais Jim Hodges. Damien Jalet conjure des démons, ceux de l’attentat du Bataclan auquel il a réchappé. En seconde partie, le chorégraphe marocain Fouad Boussouf et le plasticien Ugo Rondinone offrent à la troupe une échappée sur l’asphalte de leur désir. Ce diptyque – Traces – pourrait laisser une sacrée empreinte. A. Df

«Traces». Bâtiment des forces motrices, du 19 au 23 avril.

Jura

Musique

Longue soirée en perspective au SAS de Delémont avec une succession de quatre concerts de rock lourd, entre envolées psychédéliques et riffs heavy. En point d’orgue, sur le coup de minuit, une performance death acoustic du Californien Nick Oliveri, passé par les très influents Queens of the Stone Age et Kyuss et fondateur en 1997 de Mondo Generator. S. G.

Nick Oliveri, Ananda Mida, Solar Corona & Gavial Haze. Delémont, SAS, ve 21 à 21h.

Neuchâtel

Exposition

Le Plaisir du texte, c’est le titre d’un livre de Roland Barthes et celui d’une exposition qui se tient actuellement au Locle. Federica Chiocchetti, la nouvelle directrice des lieux, a découvert dans les collections permanentes du MBAL (Musée des beaux-arts du Locle) une série importante de tableaux représentant des sujets en train de lire. A partir de là, elle a imaginé un parcours riche et ludique qui fait dialoguer textes et art contemporain. Bibliothèque imaginaire, détournement de slogans, ponctuation de fourrure et poésie concrète sont au menu. Le dimanche 16 avril, un brunch est organisé autour d’un atelier pour enfants et d’une visite de l’exposition. E. Sr

«Le Plaisir du texte». Musée des beaux-arts du Locle, jusqu’au 18 septembre.

Musique

Beaucoup le disent, 2023 sera son année. Avant ses concerts à Paléo en été et à l’Alhambra de Genève en octobre, la Française Zaho de Sagazan sera dans quelques jours à Neuchâtel – avec la Lausannoise Silance en première partie – pour présenter son premier album, La Symphonie des éclairs, une dense et intense fusion de chanson et d’électro-pop qui peut rappeler Eddy de Pretto. S. G.

Zaho de Sagazan & Silance. Neuchâtel, La Case à Chocs, ve 21 à 20h30.

Valais

Cirque

Chariots élévateurs, courroies de tension, masses et sangles de camion: les sept artistes de la compagnie bâloise Zirkus FahrAwaY n’ont reculé devant aucune machine de chantier pour proposer une chorégraphie de palettes où 50 planches empilées les unes sur les autres formeront une arche circulaire destinée à un effondrement spectaculaire. «Ballet, c’est une combinaison détonante de savoir-faire, de pulsions artistiques et de créativité, à vivre sous un chapiteau», promet le Spot, théâtre sédunois, hôte de l’événement. M.-P. G.

«Ballett». Sion, Le Spot, sous chapiteau, du 15 au 22 avril.

Vaud

Expositions

Un jardin d’hiver sert souvent de pépinière. Jardin d’hiver, c’est aussi le titre d’un rendez-vous régulier proposé par le MCBA (Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne), qui confie à un ou une jeune commissaire le soin de présenter de jeunes artistes du coin. Cette deuxième édition, imaginée par Simon Würsten Marin, s’intitule Poems of Change. Elle expose une douzaine de créations d’Alfredo Aceto à Shirin Yousefi en passant par Gina Proenza. Autant de découvertes en marge de la belle exposition Silvie Defraoui. Le tremblement des certitudes, qui se tient un étage plus haut. E. Sr

«Jardin d’hiver: Poems of Change». Lausanne, MCBA, jusqu’au 21 mai.

Des photographies découpées, annotées, détournées. C’est ce qu’expose la Collection de l’art brut dans une exposition collective et anonyme présentant un vaste corpus de 452 images récoltées par deux collectionneurs dans les marchés aux puces et les brocantes, et dont les plus anciennes datent de la seconde moitié du XIXe siècle. S. G.

«Photomachinées». Lausanne, Collection de l’art brut, jusqu’au 27 août.