Guillaume Long a pris le parti de présenter son histoire «à 96,6% vraie», selon un schéma immuable de douze petites cases carrées par pages, dont quelques-unes entièrement noires appropriées à certains épisodes difficiles. Le texte qui narre sa deuxième année d'études aux Beaux-Arts et son éviction bien mijotée de l'armée française est relégué hors case, comme les anciens Pieds Nickelés et autres histoires en image d'avant Zig et Puce. A 26 ans, Long a déjà quatre ouvrages à son actif, dont le premier épisode de sa vie, Comme un Poisson dans l'huile. Ses titres s'expliquent par sa passion de collectionneur de boîtes de sardines vides. On ne sait pas si cela fait partie du 3,4% d'inventions…
Le lauréat l'a emporté sur dix-sept autres candidats, qui devaient présenter soit un livre publié, soit une bande dessinée en projet de
24 pages au moins. Chaque année depuis sept ans, le nombre de candidats oscille autour de ce chiffre, ce qui démontre que la relève ne tarit pas chez les jeunes auteurs genevois. Parmi les œuvres exposées, certaines sont prometteuses, mais quelques autres ont de la peine à se hisser au niveau général.
Le Prix international de la Ville de Genève a été attribué à une autre autobiographie parue à L'Association, celle de David B. qui, dans L'Ascension du haut mal (Le Temps du 25 octobre), évoque magistralement l'histoire poignante et tourmentée de sa famille, prise dans la spirale infernale de l'épilepsie et de la violence de son frère.
Les œuvres des lauréats, des nominés et des candidats sont exposées jusqu'au 10 janvier aux Halles de l'Ile (Galerie Papiers Gras, Centre d'arts appliqués contemporains et librairie Archigraphy). Guillaume Long dédicacera son album mercredi 10 décembre à Papiers Gras (022 310 87 77).