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Vingt-cinq heures dans la vie de Paléo

Anniversaire oblige, le festival nyonnais célébrait samedi ses 25 ans par une journée de 25 heures

Affluence record, capacité élargie et programme à rallonge, l'édition anniversaire du Paléo festival a vu grand. Si grand même, qu'elle s'est imaginé pouvoir défier la métrique du temps, imposant à la journée de samedi l'impressionnant marathon de vingt-cinq heures d'animations non-stop sur le site. Vérification faite, deux heures ont manqué à l'appel pour pouvoir atteindre ce chiffre symbolique, coïncidant avec les vingt-cinq ans de la manifestation nyonnaise.

Supercherie sans grande importance, le fait sied admirablement à l'esprit du plus grand des festivals romands. Depuis plusieurs années, Paléo dilate sans en avoir l'air le temps qui lui est imparti, s'inventant des préconcerts aujourd'hui inclus dans le programme de base et répandant son influence jusqu'au cœur du bourg de Nyon par différents spectacles et happenings, plusieurs jours avant l'ouverture du terrain de l'Asse. Peur du vide ou incurable boulimie, la logique de croissance du festival va de pair avec l'attitude conquérante de ses occupants. Parc d'attractions aux séductions multiples, l'enceinte du Paléo est une invitation permanente au désir et à sa consommation.

Plaisir du regard tout d'abord, qui frôle au cours d'une soirée d'innombrables corps jeunes et légèrement vêtus, embrassant en un raccourci saisissant les diverses tribus festivalières aux attributs bien définis: néo-babas aux dreadlocks proprettes, punks attardés ou clones de Britney Spears, le public de Paléo est à l'image de sa programmation musicale, varié et consensuel tout à la fois.

A leur manière, les stands culinaires reflètent eux aussi un certain art de vivre et de manger varié, tout en se gardant bien de heurter la sensibilité du consommateur: menus asiatiques aux saveurs uniformes ou sempiternels stands de gaufres, l'existence au cœur de cette world-food bon teint d'un stand de tartines suffit à en faire l'un des lieux cultes du site.

Seul le ciel de l'Asse, particulièrement capricieux au cours de cette vingt-cinquième édition réserve encore des surprises aux festivaliers. Et ceux-ci de se réfugier en masse sous les chapiteaux couverts, délaissant quelque peu les feux tapageurs de la grande scène. Quand le temps reprend ses droits à Paléo, la musique en sort gagnante.