Habile, le scénario suggère une continuité du Mal dès le prégénérique par un champ de bataille antique puis par les flash-back mentaux de Merrin – confronté à l'horreur nazie dans un dilemme digne du Choix de Sophie – et, pour finir, par un aperçu du désastre colonial (on est au Kenya sous domination britannique). Ce cadre réaliste ne se marie toutefois guère avec la théologie manichéenne et l'horreur surnaturelle propres à la série. Epaulé par le grand chef opérateur Vittorio Storaro, Renny Harlin s'en acquitte en tâcheron pas trop maladroit, sans parvenir à occulter complètement la promesse d'un meilleur film, un peu comme s'il s'agissait là de sa bande-annonce.
L'Exorciste: au commencement (Exorcist: The Beginning) de Renny Harlin (USA 2004), avec Stellan Skarsgard, Izabella Scorupco, James D'Arcy, Ben Cross.