Escapade
AbonnéSi la capitale autrichienne est reconnue pour être celle de la musique, elle est aussi celle du macabre. Visite du musée des malformations anatomiques et du cimetière au programme. Brrr…

Dans un numéro spécial du magazine T, toutes les illustrations ont été générées par différentes intelligences artificielles, assistées toutefois d’une intelligence humaine, celle du photographe lausannois Mathieu Bernard-Reymond.
Cimetière central de Vienne, 19h. La nuit tombe déjà. Le croassement des corbeaux, mêlé aux bourrasques, donne la chair de poule. «Bienvenue à tous! Allumez vos petites lampes torches!», chuchote Gabriele Saeidi, comme si elle pouvait déranger, ici, qui que ce soit. La guide s’adresse à une dizaine de personnes, des curieux venus visiter le deuxième plus grand cimetière d’Europe… de nuit. Plus de 330 000 tombes, 3 millions de corps! Les visiteurs du soir, dociles, suivent Gabriele Saeidi à travers les tortueuses allées du cimetière, écoutant religieusement les anecdotes que la guide leur distille. «Au XVIIIe siècle, une théorie a circulé, selon laquelle les personnes récemment décédées sortaient de leur tombe pour attaquer les vivants et leur sucer le sang», raconte Gabriele Saeidi. «Cette légende des revenants est remontée jusqu’à la cour de Marie-Thérèse d’Autriche, qui voulut savoir si c’était vrai. Elle a donc demandé à son médecin personnel Gerard van Swieten d’étudier cela. C’est ainsi qu’il a établi que les revenants n’existaient pas.»