Zurich a participé à la traite de près de 40 000 personnes, raconte une exposition sur le colonialisme
Histoire
AbonnéAu sein même de l’Hôtel de Ville, la plus grande cité du pays expose ses liens avec le commerce d’esclaves et questionne leurs ramifications actuelles. Une plongée dans une histoire encore peu connue

«La Suisse n’a rien à voir avec ça et de toute façon c’est du passé.» Tel fut longtemps le consensus autour de la question coloniale, postule l’exposition Blinde Flecken: Zürich und der Kolonialismus («Taches aveugles: Zurich et le colonialisme»), ouverte dans la cité de Zwingli. Au centre du projet: «L’envie de donner suite à plusieurs rapports de l’administration municipale sur le racisme et les symboles du colonialisme en ville et de conscientiser les habitants à leur histoire», explique Murielle Perritaz, codirectrice du Département culturel de la ville. Car si l’évidence continue de déranger, il apparaît en effet que la Suisse a «quelque chose à voir avec tout ça». Les curateurs saluent «un dialogue nécessaire entre notre pays et son passé, et une étape importante pour la visibilité de la thématique dans l’espace public». Une démarche qui n’est pas allée sans résistances.