L'initiative dite «Monnaie pleine» propose de limiter le nombre d'émetteurs d'argent en Suisse. En apparence très technique, le débat prend une grande ampleur. Nos articles et les tribunes de nos invités
Membre de la direction générale de la Banque nationale suisse, Andréa Maechler est d’avis que l’initiative «Monnaie pleine» suscite des «attentes irréalistes». Si elle était acceptée, elle «bouleverserait le système monétaire»
OPINION. La loi sur les jeux d’argent veut protéger ceux qui jouent au casino. L’initiative «Monnaie pleine» nous protégera tous contre les casinos bancaires, nous tous qui y perdons, même si nous n’y jouons pas, écrit Hansruedi Weber, président du comité d’initiative «Monnaie pleine»
EDITORIAL. L'initiative «Monnaie pleine» rate totalement sa cible. Interdire aux banques d'octroyer des crédits et confier cette tâche à la BNS serait une coûteuse absurdité
OPINION. Même si l’on peut reprocher aux banques leurs errances ayant conduit à la crise de 2007-2009, il convient de bien réfléchir aux conséquences de cette initiative, écrit l’ancien économiste au FMI et au Seco Philippe Fontana
Trois lectures divergentes émergent de la crise financière qui a ébranlé le capitalisme. Aucune n’offre de remèdes aux défauts de nos systèmes monétaires. Après l’échec prévisible de «Monnaie pleine», il faudra ouvrir de nouvelles pistes de réflexion, selon Michaël Malquarti, auteur de «Pour un nouvel ordre monétaire»
Le système de monnaie pleine permet l’émergence de vrais taux d’intérêt sur des marchés financiers libres, loin de tout fonctionnement bureaucratique, affirme Christian Gomez, économiste et ancien CEO de SG-Suisse
La monnaie pleine est un système simple et bénéfique pour l’ensemble de l’économie. Les banques entre elles n’utilisent déjà que de la monnaie pleine. Mais elles la diabolisent afin de conserver leur privilège de création monétaire
Si le 10 juin les électeurs suisses refusent la proposition, par crainte de conséquences qu’ils ont de la peine à imaginer, elle a le mérite d’interroger l’actuel processus de création monétaire, de se demander à qui il profite, explique Jean-Michel Servet, professeur honoraire à l’IHEID