Lire aussi: Les marchés se préparent à la fin de cycle
Ces difficultés sont susceptibles de faire pression sur les devises, renforçant le franc et affectant des branches exportatrices déjà éprouvées. Cette pression sur les marges freine la demande intérieure, puisqu’elle épuise la marge de manœuvre des entreprises sur l’embauche, ainsi que sur les salaires: «Ceux-ci vont stagner, ce d’autant plus qu’ils ont augmenté ces dix dernières années, observe Cédric Tille, plus fortement que la productivité.»
Productivité atone
L’économiste pointe en effet une faiblesse persistante de la productivité helvétique, «un problème de fond dont on ne parvient pas à comprendre clairement les raisons». Que dit cet indicateur? «Que l’efficience de l’économie helvétique stagne», répond Cédric Tille. Il dresse un parallèle entre l’économie et l’entreprise: elle peut croître de trois manières, en embauchant davantage de travailleurs, en utilisant plus de capital ou en faisant un meilleur usage des travailleurs et du capital dont elle dispose.
C’est ce dernier cas de figure qui représente «la meilleure source de croissance possible, car c’est elle qui conduit à une augmentation du niveau de vie des ménages» – l’économie produit plus pour une quantité donnée de travail, ce qui permet de consommer plus, ou de travailler moins. Or cette productivité multifactorielle n’augmente plus depuis 2007 et pèse sur le PIB par habitant. De quoi raviver les craintes d’une récession, avertit l’économiste.
Lire aussi: Prévisions économiques, le mensonge des chiffres conjoncturels