UBS a dégagé au 1er trimestre un bénéfice net de 2,202 milliards de francs, contre une perte de 1,975 milliard un an plus tôt, a-t-elle annoncé mardi dans un communiqué. UBS a continué à enregistrer de fortes sorties nettes de capitaux durant la période, même si cette saignée a ralenti.

La banque avait renoué avec les bénéfices sur les trois derniers mois de 2009, après quatre trimestres dans le rouge. Le résultat avant impôts est ressorti à 2,811 milliards, comparé à une perte de 1,547 milliard au 1er trimestre 2009. Il s’inscrit en ligne avec l’annonce «d’au moins 2,5 milliards» faite courant avril.

La banque a également fait état de sorties nettes de capitaux en nette contraction par rapport au 4e trimestre 2009, même si elles sont restées conséquentes, soit quelque 18 milliards de francs. Mais au 4e trimestre, elles avaient encore atteint 56,2 milliards.

Dans la gestion de fortune (Wealth Management) hors Amériques, ces sorties de capitaux ont atteint 8,2 milliards de francs - dont 1,4 milliard en Suisse, banque de détail comprise - contre 33,2 milliards trois mois plus tôt. La banque explique mardi cette forte diminution notamment par l’influence moindre de facteurs extraordinaires comme l’amnistie fiscale italienne.

Pour la région Amériques, les sorties nettes de capitaux se sont élevées à 7,2 milliards de francs, contre 12 milliards au 4e trimestre 2009. Bien que les afflux nets de fonds soient restés négatifs dans cette région, les sorties liées au départ de conseillers financiers ont fléchi, note UBS.

Dans le segment Global Asset Management (gestion d’actifs), les sorties nettes de capitaux se sont chiffrées à 2,6 milliards de francs, après encore 11 milliards trois mois plus tôt.

Le total des actifs investis a pour sa part progressé de 2% sur trois mois à 2267 milliards de francs au 31 mars dernier. La croissance portée par l’évolution favorable des marchés et des effets de change positifs a été en partie neutralisée par les sorties nettes de capitaux, relève UBS.

Perspectives

Au chapitre des perspectives, UBS pense que l’activité des marchés boursiers au 2e trimestre devrait être comparable à celle des trois premiers mois de l’année. Mais certaines dettes d’Etats en Europe restent «sources d’incertitudes».

Les marchés des banques devraient toutefois poursuivre leur reprise, selon UBS qui estime que ses activités de prêt et de conseil financier devraient en profiter. La banque table sur une amélioration progressive de ses résultats de gestion de fortune, et de sorties de capitaux qui devraient se montrer «relativement modérées».

Pas d’exposition aux dettes souverainesproblématique

«Nous ne sommes quasiment pas exposés» à la dette de la Grèce, qui «ne pose pas de souci» à la banque, a affirmé le directeur financier John Cryan lors d’une conférence de presse téléphonique à l’occasion des résultats trimestriels de la banque.

En Espagne, où l’établissement suisse dispose de filiales dans la banque d’affaires et la gestion de fortune, UBS est «quelque peu exposée, mais ce n’est pas très important», a-t-il ajouté, sans préciser.

Concernant le Portugal, ce dernier a également précisé que l’exposition de la banque était «minime».

Si la banque n’est quasiment pas exposée aux dettes souveraines de ces trois pays, UBS a cependant averti que «les craintes concernant certaines dettes souveraines en Europe (sont) source d’incertitude pour les marchés» et pourraient donc avoir un impact sur son activité par l’intermédiaire de la banque d’affaires.