Industrie
Le groupe électrotechnique a obtenu d’importantes entrées de commandes dans son unité des réseaux électriques en fin d’année. Les perspectives restent prudentes

Le maintien de l’unité des réseaux électriques («Power Grids») dans le giron d’ABB s’est révélé payant au quatrième trimestre. Mis sous pression l’an dernier par le fonds suédois Cevian, qui l’enjoignait de céder sa principale unité, ABB avait annoncé début octobre garder la division qui a généré plus de 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires entre octobre et décembre, sur un total de 9 milliards pour le groupe.
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L’unité a vu ses entrées de commandes augmenter de 10% au quatrième trimestre pour atteindre 2,88 milliards de dollars, à la faveur d’importants contrats dans les réseaux électriques à hauteur de 640 millions de dollars en Inde, de 100 millions aux Etats-Unis ou encore de 75 millions aux Philippines. Devant les médias mercredi à Zurich, Ulrich Spiesshofer, le directeur, a indiqué viser une marge de 10 à 14% d’ici 2020 pour son unité Power Grids (9,3% en 2016).
Malgré tout, les chiffres à fin décembre publiés mercredi n’ont pas convaincu les marchés. L’action a perdu 3,4% à 22,53 francs, après avoir progressé de près de 7% depuis début janvier. Si les entrées de commandes et le chiffre d’affaires au quatrième trimestre ont été meilleurs qu’attendu, le bénéfice net de 489 millions a, lui, été inférieur aux 539 millions escomptés par les analystes.
55% des ventes sont liées au numérique
La direction du groupe zurichois a réaffirmé mercredi sa confiance à pouvoir tirer parti de la transformation numérique et des développements liés à la quatrième révolution industrielle.
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ABB évalue à plus de 20 milliards de dollars le marché potentiel qui est réalisé grâce à différentes mesures mises en place en matière de numérisation, comme l’a indiqué le groupe qui compte désormais un «chief digital officer», Guido Jouret, depuis octobre. Au total, plus de 55% des ventes du groupe proviennent déjà de la commercialisation de logiciels ou d’appareils intégrant des aspects numériques.
Pas de craintes aux Etats-Unis
Pour la suite, la direction d’ABB évoque une croissance d’ensemble «modeste». Le groupe se montre le plus optimiste à propos de l’Inde. Il table sur une poursuite de la croissance de ses activités en Chine et se montre assez positif concernant les Etats-Unis, en dépit des incertitudes politiques. A ce sujet, Ulrich Spiesshofer ne craint pas la mise en place d’éventuelles mesures protectionnistes par le nouveau président, soulignant le caractère local de ses activités outre-Atlantique. «ABB produit aux Etats-Unis pour les Etats-Unis», a-t-il résumé.
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ABB s’estime en bonne voie pour parvenir à réduire ses coûts de 1,3 milliard de francs d’ici à fin 2017 dans le cadre de son programme «white-collar productivity», qui concerne surtout les fonctions administratives. Quant aux effets de ces mesures sur l’emploi, le directeur s’est refusé à formuler un pronostic concernant les effectifs futurs du groupe, qui compte quelque 132 000 employés comparé à 145 000 personnes avant la mise en place du programme d’économies.