Parmi les petites boutiques d'Europe, Tullett Liberty, unité de Collins Stewart Tullett à Londres, est le principal opérateur de marchés gris, suivi par Cantor Index, un autre market maker londonien. Selon les traders, le marché gris s'est concentré entre ces maisons, ce qui limite la représentativité des prix qui s'y cotent avant une IPO, le nombre de participants et la liquidité étant trop faible. Intrade.com, basé à Dublin, est un autre marché gris réputé. Sur cette Bourse électronique, les utilisateurs peuvent acheter et vendre des futures pariant par exemple sur le prix de la première clôture d'une IPO, mais aussi sur des événements tels que le vainqueur des élections américaines, ou la probabilité qu'Oussama ben Laden soit capturé. Le principe est sensiblement le même: le participant s'engage contractuellement à livrer un titre sous-jacent à un prix stipulé et à une date future, ou à régler la transaction en cash, notamment dans le cas de paris sur des événements. Avant la cotation de Google, Intrade.com proposait à ses 34 000 membres un contrat à terme qui payait 10 dollars à son détenteur si le titre du moteur de recherche clôturait en hausse le premier jour. Plus de 1200 contrats de ce type ont changé de mains depuis qu'Intrade.com les a cotés le 28 juillet. Aux Etats-Unis, l'un des rares marchés gris est le site de Iowa Electronic Markets, marché à terme qui compte 2400 membres et géré par les professeurs de la business school de l'Université d'Iowa, sur lequel près de 2500 contrats sur Google ont été échangés du 29 juin jusqu'à l'IPO.
Aucune des firmes leaders dans le conseil et l'intermédiation en matière d'IPO, – comme Goldman Sachs, Credit Suisse First Boston ou Morgan Stanley au plan global, ou Vontobel et Julius Bär pour le marché suisse – ne traite sur ces marchés officieux, car elles détiennent la plupart du temps des informations d'initiés sur les IPO.