Le Temps: Les créances hypothécaires sont en léger recul par rapport à 2003. Vos parts de marché ont-elles reculé?

Blaise Goetschin: Nous avons perdu 1 ou 2% de parts de marché dans un segment très concurrentiel. Nous agissons avec prudence, car les prix de l'immobilier sont pratiquement revenus à leur niveau de 1990. UBS a par ailleurs mis beaucoup de pression. C'est un peu inhabituel de la part d'un leader. Normalement, ce sont plutôt les petits acteurs qui sont agressifs.

– Ne devriez-vous pas lorgner du côté de l'immobilier en France voisine?

– Le cœur de notre stratégie est Genève. Nous commençons toutefois à toucher la région Rhône-Alpes, mais exclusivement pour des clients dont les revenus sont réalisés dans le canton. On est encore faible dans ce marché.

– Pourquoi ne pas aller démarcher les Français d'Annemasse?

– Les banques françaises sont extrêmement efficientes sur leur sol. De plus, les affaires de crédit sont une activité très dangereuse, particulièrement dans une zone que l'on ne maîtrise pas. On pourrait tomber sur un renard local. Ce serait trop risqué.

– Et le canton de Vaud?

– Il existe une entente tacite entre les banques cantonales. Elles font du business de crédit uniquement dans leur canton. En revanche, les activités de gestion ne connaissent pas de frontières.

– On construit peu à Genève, capitale suisse du recours. Comment y remédier?

– Ecoutez, j'essaie d'exprimer une voix de la banque neutre sur le plan politique. Il m'est impossible de demander de déclasser la zone agricole.