Forte demande chinoise
L'évolution défavorable du dollar n'a rien fait pour améliorer la situation. Le chiffre d'affaires réalisé en Amérique du Nord, où le groupe écoule 16% de sa production, recule de 16% en devises locales. Dans ce contexte, le dynamisme de la Chine, où les ventes augmentent de près de 26% en yuans, passe pour ainsi dire inaperçu. Cette forte demande chinoise permet cependant à l'Asie de devenir le second marché d'exportation du fabricant suisse (19% de ses ventes).
Désireux d'oublier cette année difficile, le fabricant entend renouer vite avec les chiffres positifs. Pour atteindre cet objectif, le groupe a décidé en octobre passé d'un important plan de restructuration. Cette mesure a impliqué une réduction des sites de production en Europe et une fermeture de deux usines nord-américaines. A la fin de 2003, Agie Charmilles annonce occuper 3111 personnes, contre 3265 une année auparavant (baisse de 5% des effectifs). Les sites suisses situés à Genève, à Losone et à Schaffhouse n'échappent pas à cette décision. Ainsi 85 emplois sont passés à la trappe sur le territoire helvétique, dont 40 à Genève où le groupe emploie en ce début d'année 450 personnes. Cette cure d'amaigrissement implique 27 millions de francs de frais de restructuration, d'où un résultat d'exploitation (EBIT) négatif à 30,9 millions, en baisse de 235% par rapport à 2003.
Pour l'exercice en cours, Jürg Kresber prédit «aucune suppression d'emplois», même si «tout dépend de la conjoncture». Une conjoncture qui donne de l'espoir aux dirigeants deAgie Charmilles. En plus des dispositions prises par la direction, la reprise pourrait aider au redressement du fabricant. «Les premiers mois de 2004 nous réconfortent déjà au niveau des commandes, et nous voulons être prudemment optimistes», affirme le patron du fabricant.