Un inconnu dans sa ville

Né à La Chaux-de-Fonds le 26 juin 1819, Aimé Humbert n’a pas laissé de souvenirs dans la ville située à 1000 mètres d’altitude. Au contraire des Numa Droz ou Léopold Robert – ses contemporains voyant aujourd’hui leurs noms orner de grandes avenues chaux-de-fonnières – Aimé Humbert n’a pas la moindre ruelle à son nom.

«L’on n’a même jamais fait une exposition sur lui», note Sylviane Musy, conservatrice du Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds. Aimé Humbert, le père des relations diplomatiques entre la Suisse et le Japon, a ainsi été «totalement éclipsé» des souvenirs des Chaux-de-Fonniers, regrette-t-elle.

Au soir de la révolution neuchâteloise, le 1er mars 1848, ce fils d’horloger devint pourtant secrétaire du nouveau gouvernement provisoire. Il sera nommé conseiller d’Etat en charge de l’Instruction publique. En 1854, il est élu au Conseil des Etats où il siégera jusqu’en 1862.

«Combats un peu sectaires»

Ensuite, «c’est vrai qu’il a complètement disparu du paysage», abonde Jean-Marc Barrelet, ancien archiviste adjoint du canton de Neuchâtel. «C’est peut-être parce qu’il s’est mis à la fin de sa vie dans des combats que l’on pourrait qualifier d’un peu sectaires», souligne celui qui a longuement travaillé sur la correspondance d’Aimé Humbert. Il a par exemple été «l’un des pionniers de la lutte contre la fermeture des maisons de passe de La Chaux-de-Fonds. Cela ne l’a pas rendu populaire», sourit le retraité.

Dès mercredi, la majorité des festivités célébrant les 150 ans des relations Suisse-Japon se dérouleront au Musée d’ethnographie de Neuchâtel. Dans le Bas du canton.