Le numéro un mondial a enregistré une perte nette de 497 millions de dollars, un peu plus lourde qu’attendu par le marché, mais nettement réduite par rapport à celle de 1,2 milliard subie trois mois plus tôt.

Rapportée au nombre d’actions, sa perte a été de 0,61 dollar. Hors éléments exceptionnels et à périmètre constant, elle revient à 0,59 dollar, un peu plus que ce que pronostiquaient les analystes (0,57 dollar).

Il y a un an, Alcoa avait dégagé un bénéfice net de 303 millions de dollars, mais, depuis, le marché de l’aluminium s’est dérobé sous ses pieds. «Un faible quatrième trimestre a été suivi par un premier trimestre encore plus difficile encore», a résumé le directeur financier Chuck McLane, lors d’une conférence d’analystes.

Le chiffre d’affaires du groupe s’est ainsi effondré de 27% sur ces trois mois par rapport à son niveau du trimestre précédent, pour tomber à 4,1 milliards de dollars. Par rapport à il y a un an, la chute atteint même 36%, du fait de la cession d’un certain nombre d’activités.

Le groupe a aussi rappelé que les prix de l’aluminium, suite à la paralysie de ses grands marchés que sont l’automobile, la construction et l’aéronautique, avaient plongé de 26% sur le trimestre et de 60% par rapport à leur pic de l’été.

Alcoa a réagi en prenant une rafale de mesures d’envergure pour baisser de manière «massive» ses coûts de production: économie sur les achats de 2 milliards de dollars d’ici à 2010, rationalisation des frais généraux de 400 millions, réduction des investissements de 850 millions et diminution du besoin en fonds de roulement de 800 millions de dollars.

Sur le plan financier, le groupe a levé 1,4 milliard sur les marchés, réduit son dividende (pour économiser 430 millions par an) et a mis en vente des actifs (en espérant en tirer pour 1,1 milliard).

Ces mesures «commencent à porter leurs fruits» dans toutes les activités du groupe, a commenté le directeur général Klaus Kleinfeld, en notant «l’augmentation rapide des liquidités pendant le trimestre» et la réalisation d’économies «significatives» pendant cette période.

«Nous avons maintenant en place les fondamentaux stratégiques et opérationnels pour qu’Alcoa sorte encore plus fort lorsque l’économie se redressera», a-t-il dit. «Nous avons battu la compétition qui se débat encore pour s’adapter», s’est-il targué, en affirmant que le groupe avait réduit de 33% ses coûts de production d’alumine et de 30% ses coûts de production d’aluminium depuis le troisième trimestre de l’année dernière.

Le groupe estime que ses marchés devraient continuer à souffrir au deuxième trimestre, mais qu’il devrait bénéficier à plein de gains de productivités. Il ne s’est toutefois pas risqué à avancer une prévision de résultats.

Pour attendre les jours meilleurs, le groupe dispose d’une ligne de crédit intacte de 5,2 milliards de dollars, de 1,1 milliard de dollars de liquidités et d’un taux d’endettement ne dépassant pas 40,6%.