Alpiq va investir 1 milliard de francs dans les renouvelables en Suisse
Énergie
AbonnéLe principal fournisseur d’électricité du pays a renoué avec la rentabilité en 2022, dans un contexte de forte volatilité des prix. Il veut investir dans le photovoltaïque, l’hydraulique, l’éolien et le stockage d’énergie, de Zermatt au Nord vaudois

Un milliard de francs. C’est la somme qu’Alpiq veut investir ces prochaines années dans les énergies renouvelables en Suisse, a annoncé jeudi le principal fournisseur d’électricité du pays à l’occasion de la publication de ses résultats financiers de 2022.
L’entreprise vaudoise prévoit d’injecter 500 millions dans le développement de barrages, à Gornerli, sur les hauteurs de Zermatt, mais aussi à Oberaletsch, Emosson et Moiry, dans les Alpes valaisannes et bernoises. Le groupe alloue aussi entre 300 et 400 millions dans des projets photovoltaïques alpins et 180 millions dans des parcs éoliens (ceux de Bel Coster, EolJorat et Tous-Vents), dans le Nord vaudois.
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Le fournisseur d’électricité développe aussi des projets photovoltaïques, éoliens et hydroélectriques en Europe. Un parc éolien à Tormoseröd, en Suède, doit être achevé cette année.
«Le changement climatique et la sécurité d’approvisionnement n’attendent pas. Nous devons toutes et tous agir, en économisant l’énergie, en développant les énergies renouvelables et les capacités de stockage», indique Antje Kanngiesser, la directrice générale d’Alpiq, dans un communiqué.
Ces cinq dernières années, Alpiq a investi 750 millions de francs dans la sécurité d’approvisionnement en Suisse. Plusieurs projets sont en cours d’autorisation et des demandes de permis de construire doivent être déposées notamment pour les projets solaires en Valais (Gondosolar, Prafleuri et Ovronnaz).
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Après quatorze années de travaux, la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance, dans le sud-ouest du canton du Valais, est entrée en service le 1er juillet 2022. Dotée d’une puissance de 900 MW, cette installation, la deuxième plus importante du pays, contribue depuis lors à la stabilité du réseau en produisant rapidement de l’énergie ou en soutirant de l’énergie du réseau pour la stocker.
Chiffres noirs
Le groupe peut davantage investir car il a renoué avec la rentabilité. Après plusieurs années de résultats en général négatifs dans un contexte de prix bas de l’électricité, son résultat brut d’exploitation (EBITDA) a grimpé à 346 millions de francs, après une perte de 77 millions en 2021. Son chiffre d’affaires a aussi doublé l’an dernier, à 14,6 milliards de dollars, et son endettement s’est réduit (à 107 millions de francs contre 675 en 2021). Comme durant l’exercice précédent, les actionnaires ne se verront pas proposer de dividendes.
«L’autarcie énergétique ne fait aucun sens, nous devons être connectés avec les pays voisins», a indiqué Antje Kanngiesser lors d’une conférence de presse jeudi, alors que la dépendance envers les pays voisins a suscité des craintes l’an dernier. Le pays doit renforcer ses capacités mais aussi intensifier ses relations avec ses voisins et mettre en place des accords avec l’Union européenne pour renforcer sa sécurité énergétique, indiquait-elle au Temps en mai.
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Alpiq emploie 1180 personnes, dont 647 en Suisse. Le groupe suisse dispose de centrales dans plusieurs autres pays en Europe, notamment la Bulgarie, l’Italie, l’Espagne et la Hongrie.