Aujourd’hui, l’heure n’est toutefois pas aux réjouissances, relativise-t-il dans la foulée: «Les deux candidatures comportent des bonnes et des mauvaises nouvelles.»
Des doublons avec Siemens
Avec Siemens, Alstom compte quantité de doublons, notamment dans les turbines hydrauliques et à vapeur. De quoi s’inquiéter pour les emplois suisses. GE est nettement plus complémentaire. Par contre, «avec cette société américaine, le partenariat social, très efficace avec Alstom, risque de se détériorer», redoute Hansjörg Schmid.
Mais la pire menace provient de la dimension politique de cette opération. «François Hollande est sous pression et va évidemment privilégier les emplois en France. C’est ce qui nous cause le plus de soucis», poursuit le syndicaliste, basé à Olten. Dans la lettre qu’il a adressée au président français mardi, Jeffrey Immelt, le grand patron de GE, assure vouloir faire de Belfort le siège européen de l’activité «énergie thermique». Alors que celui d’Alstom (45% du chiffre d’affaires total) est, pour l’heure, à Baden. Hansjörg Schmid a un espoir, qu’il sait mince: «Il sera très difficile de délocaliser en France toutes les compétences qui sont regroupées en Argovie.»
Chez Alstom Suisse, silence. Des informations pourraient être données la semaine prochaine, lors de la présentation des résultats annuels. Lors du précédent exercice, clos à fin mars 2013, Alstom Suisse a déclaré un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de francs et des commandes de 3,3 milliards. On ne connaît pas le niveau de rentabilité des activités suisses.