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Alstom Suisse: François Hollande inquiète l’Argovie

Une reprise par GE constituerait une moindre menace pour les emplois d’Alstom en Suisse

L’Elysée inquiète l’Argovie

Sur les sites argoviens d’Alstom Suisse, à Baden, à Oberentfelden et dans la nouvelle usine de Birr, ce n’est pas la panique. Le possible rachat du groupe français par GE ou Siemens serait presque synonyme de soulagement. Car, depuis des années, le plus grand employeur du canton souffle le chaud et le froid sur ses 6500 salariés suisses. «Ils ont assisté à une alternance de licenciements et de recrutements sans grande logique. Cela a créé une pesante incertitude», raconte Hansjörg Schmid, responsable syndical chez Employés Suisse.

Aujourd’hui, l’heure n’est toutefois pas aux réjouissances, relativise-t-il dans la foulée: «Les deux candidatures comportent des bonnes et des mauvaises nouvelles.»

Des doublons avec Siemens

Avec Siemens, Alstom compte quantité de doublons, notamment dans les turbines hydrauliques et à vapeur. De quoi s’inquiéter pour les emplois suisses. GE est nettement plus complémentaire. Par contre, «avec cette société américaine, le partenariat social, très efficace avec Alstom, risque de se détériorer», redoute Hansjörg Schmid.

Mais la pire menace provient de la dimension politique de cette opération. «François Hollande est sous pression et va évidemment privilégier les emplois en France. C’est ce qui nous cause le plus de soucis», poursuit le syndicaliste, basé à Olten. Dans la lettre qu’il a adressée au président français mardi, Jeffrey Immelt, le grand patron de GE, assure vouloir faire de Belfort le siège européen de l’activité «énergie thermique». Alors que celui d’Alstom (45% du chiffre d’affaires total) est, pour l’heure, à Baden. Hansjörg Schmid a un espoir, qu’il sait mince: «Il sera très difficile de délocaliser en France toutes les compétences qui sont regroupées en Argovie.»

Chez Alstom Suisse, silence. Des informations pourraient être données la semaine prochaine, lors de la présentation des résultats annuels. Lors du précédent exercice, clos à fin mars 2013, Alstom Suisse a déclaré un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de francs et des commandes de 3,3 milliards. On ne connaît pas le niveau de rentabilité des activités suisses.