Publicité

Pourquoi Amag a décidé de changer d’image

Un changement de logo révèle une nouvelle stratégie de l’importateur automobile

Fini le vieux logo bleu en forme de voiture de course qui, selon un sondage de rue effectué par l’importateur automobile, était pris pour des oreilles d’éléphant ou un nez de clown. Amag, l’importateur exclusif en Suisse des marques VW, Audi, Skoda et Seat, a décidé de changer d’identité visuelle.

Présenté jeudi à Lucerne, le nouveau logo, sans dessin, sera sobre et «gris branché» selon les termes de Morten Hannesbo, patron du groupe d’importation et de service automobiles qui emploie 5250 personnes dans 84 filiales en Suisse. Cette mutation, qui coûte 11 millions de francs, campagne publicitaire et d’implantation d’image jusqu’à la fin de l’année comprise, n’est pas seulement graphique. Elle implique chez cet importateur, bien que ses dirigeants ne le reconnaissent pas officiellement, un nouvel accent mis par le groupe sur les services de garagiste qui complètent la vente de véhicules dont la marge bénéficiaire a chuté. «Sur fond de force du franc, le marché suisse est devenu très concurrentiel», constate Morten Hannesbo.

Amag, fondée en 1945 par Walter Haefner, est toujours en mains de la famille. Le groupe ne communique pas ses bénéfices et ne donne aucun détail chiffré sur les différents secteurs de son activité qui comprennent l’importation directe et exclusive de plusieurs marques, les services de garage, le crédit automobile et la location de véhicules. Amag occupe une position dominante sur le marché suisse, due historiquement à un contrat d’importation signé en 1948 avec Volkswagen. Le groupe a surfé sur la vague populaire de la Coccinelle et de la Golf, avant d’y ajouter la marque Audi, puis Skoda. VW domine le marché suisse sans interruption depuis 13 ans, avec une part de 12,4% à fin août 2013, loin devant le numéro deux, Audi (6,8%), talonné par BMW (6,5%).

28,8% du marché

Sur le papier, Amag n’a aucun souci à se faire puisqu’il détient, avec les importations des marques précitées, 28,8% du marché (19,4% en 2004) et réalise un chiffre d’affaires annuel de 4,5 milliards de francs. «Nous visons 33% du marché en 2017», affirme Morten Hannesbo.

Pourquoi dès lors dépenser 11 millions de francs pour une nouvelle image propre alors qu’il suffirait de s’appuyer sur la publicité des marques vendues? «Nous voulons mieux être au service du client et lui faire comprendre tout l’intérêt qu’il a à confier sa voiture à Amag en tant que professionnel de l’automobile», explique Dino Graf, chef de la communication. Il précise que les 11 millions sont apportés par la famille Haefner et ne pèseront pas sur les dépenses opérationnelles du groupe.

Dans un contexte de chute des marges dans la vente, Amag s’adapte au marché du service, plus lucratif. Il ne veut plus que, comme en 2011, un acheteur sur deux ne revienne plus chez Amag pour l’entretien de sa voiture.