Les Ambassadeurs ont fait peau neuve dans leurs quatre boutiques
luxe
A Zurich, la surface du magasin de la Bahnhofstrasse a été triplée. Selon Joachim Ziegler, patron du détaillant horloger, les affaires marchent «très bien»
Joachim Ziegler, patron du détaillant horloger Les Ambassadeurs, s’apprête à célébrer un anniversaire qu’il entend marquer d’une pierre blanche, puisque, l’an prochain, la société fêtera ses 50 ans. Pour l’occasion, pas moins de six marques horlogères (Breitling, Greubel Forsey, Bovet, Panerai, Ulysse Nardin et Girard-Perregaux) vont confectionner un modèle spécial et limité, vendu exclusivement dans l’une des boutiques du groupe. L’annonce a été faite jeudi à Genève lors d’une conférence de presse en présence de cinq des patrons des marques partenaires pour l’occasion.
C’est qu’il faut toujours se démarquer davantage par rapport à la vive concurrence dans la branche. D’abord, face à celle – traditionnelle – des autres magasins, mais aussi, depuis une dizaine d’années, face à celle des boutiques monomarques des marques horlogères, qui poussent comme des champignons.
Pour affronter l’avenir, Les Ambassadeurs, en mains d’Excellence Holding – propriété de la famille saoudienne Al-Rayes –, se sont complètement renouvelés. «Ces dernières années, nous avons entièrement rénové et ou agrandi nos quatre points de vente. A Genève, nous disposons désormais de trois étages et de 600 m2. A Zurich, la surface de notre magasin à la Bahnhofstrasse a été triplée, à plus de 700 m2. Ce sont des investissements très conséquents. De plusieurs millions de francs», a indiqué au Temps Joachim Ziegler. Et quid d’une expansion à l’étranger? «Nous sommes toujours intéressés à étudier de nouvelles opportunités, mais pour l’instant rien ne s’est concrétisé», confie cet ancien du concurrent Gübelin.
Alors que les exportations horlogères ont fortement ralenti cette année, Les Ambassadeurs ne sont pas confrontés à cette situation. «Les affaires marchent – de manière générale – très bien. A Genève, la croissance est même supérieure à la moyenne, avec une forte progression à deux chiffres. Pour Zurich, nous sommes satisfaits, mais la progression n’est cependant pas aussi importante qu’à Genève. Durant la moitié de l’année, nous étions dans une structure provisoire en raison des travaux d’agrandissement dans notre magasin», d’après le patron en poste depuis 2011. L’entreprise profite certes de l’afflux des touristes mais n’en délaisse pas pour autant la clientèle locale, qui représente encore 35% des ventes.
Le groupe, qui possède aussi des boutiques à Lugano et Saint-Moritz (GR), pour un total de 85 employés, a enregistré cette année une croissance plus rapide avec les bijoux. «Mais, en chiffres absolus, ce segment est encore loin des valeurs réalisées dans l’horlogerie», relativise le directeur général. A côté d’un portefeuille d’une dizaine de griffes joaillières, Les Ambassadeurs proposent à leurs clients un panel de plus de 20 marques horlogères, dont Vulcain et Jaermann & Stübi, également détenues par Excellence Holding.
Quand bien même un détaillant horloger zurichois vient de jeter l’éponge, Les Ambassadeurs entendent continuer à tirer leur épingle du jeu. «Dans les petites villes, le processus de consolidation au niveau des détaillants multimarques a déjà débuté depuis plusieurs années. Dans les grandes villes, il sera très intéressant d’observer ce qui se passera dans un avenir proche», avance Joachim Ziegler. Cependant, il est indéniable que la pression des boutiques monomarques se fait sentir, admet ce diplômé du Gemological Institute of America (GIA). «Mais à nous de nous démarquer en proposant une vraie valeur ajoutée. Chez Les Ambassadeurs, le client a le choix entre […] des milliers de modèles différents.»
«Il est indéniable que la pression des boutiques monomarques se fait sentir», selon Joachim Ziegler