Volonté réelle d’investir en Europe ou opération de charme? Jeudi, les sites spécialisés dans la technologie s’interrogeaient sur l’annonce d’Apple d’investir en Italie. Le groupe ouvrira son premier centre européen de développement d’applications à Naples. Il sera «situé au sein d’une institution partenaire», affirme Apple, en ajoutant qu’il «soutiendra les professeurs et offrira un cursus spécialisé pour préparer des milliers de futurs développeurs à faire partie de la communauté florissante de développeurs d’Apple». Le groupe ne donne ni le montant des investissements prévus, ni le nombre de personne qui seront formées. Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a indiqué de son côté que le centre occuperait environ 600 personnes.


Aucun chiffre précis et aucune précision concernant cette annonce, donc. Par contre, Apple s’est montré prolixe jeudi quant aux retombées économiques de son magasin d’applications. Le groupe affirme que la boutique a permis de créer 1,2 million d’emplois en Europe, surtout dans le secteur des développeurs d’applications et des ingénieurs. Apple affirme qu’en Italie, 75000 emplois sont imputables à son App Store. Sur une page de son site spécialement dédiée à l’Europe, la société indique le nombre de développeurs par pays. Ils sont 472000 en Allemagne, 332000 en France et 103000 en Suisse.


600 employés en Suisse


Apple donne aussi des chiffres sur l’argent redistribué aux développeurs, via la vente d’applications: 36,5 milliards d’euros au niveau mondial, dont 10,1 milliards d’euros en Europe, soit 11,11 milliards de francs. Et le groupe donne des détails sur le nombre de ses propres employés sur le continent: 22000 au total, dont 5500 en Irlande (il y en aura bientôt 1000 de plus via l’extension d’une usine) et 600 en Suisse. 


Cette opération de charme s’inscrit dans un contexte précis. En décembre, Apple acceptait de payer 318 millions d’euros en Italie après une enquête pour fraude fiscale. Apple est aussi accusé, aux États-Unis, de refuser d’y rapatrier des milliards de dollars de bénéfice pour éviter d’être taxé par le fisc américain. Ces milliards demeurent parqués à l'étranger, dont en Europe.