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Après avoir grandi à coups de fusions et de rachats, UBS harmonise son informatique

UBS aimerait économiser 500 millions de francs par an. Une nouvelle unité forte de 3000 personnes est en train d'être créée pour être opérationnelle au 2e trimestre 2004. Les conséquences sur l'emploi ne sont pas encore connues. Le président du directoire a souvent affirmé que le nombre de postes supprimés cette année serait identique à 2003, soit plus de 800

Les bons résultats publiés en novembre dernier par UBS – 1,7 milliard de bénéfice – n'empêchent pas la plus grande banque suisse – 26 000 collaborateurs, 68 000 dans le monde – de rechercher continuellement à faire des économies drastiques de coûts. Le président du directoire, Peter Wuffli, en a même fait son cheval de bataille. UBS va réorganiser ses services informatiques pour économiser jusqu'à 500 millions de francs par année, selon la SonntagsZeitung.

Les conséquences sur l'emploi ne sont pas encore connues. Mais Peter Wuffli a souvent réaffirmé que le nombre de postes supprimés cette année serait identique à 2003. On peut donc supposer qu'il s'élèvera au moins à 800. Dernière restructuration annoncée par le géant bancaire en Suisse: le regroupement et le sous-traitement de ses activités dans le trafic des paiements, impliquant la suppression de 200 postes de travail.

La réorganisation de l'informatique de UBS passera par la création d'une division centralisée au niveau du groupe pour coordonner et gérer les infrastructures IT (technologies de l'informatique). C'est sous la houlette de Scott Abbey, responsable informaticien de la filiale américaine de UBS Paine Webber, que cette restructuration va se réaliser. Il sera même le premier chef technologique de l'histoire de la banque helvétique à être nommé pour mener à bien cette offensive informatique depuis à la fois Zurich et New York.

C'est sur les conseils du cabinet McKinsey que la banque aurait pris la décision de recentrer ses infrastructures IT. Le conseil d'administration, lors de sa dernière réunion, aurait tiré la sonnette d'alarme et émis le souhait, auprès de l'équipe dirigeante, de voir les coûts informatiques de la banque diminuer.

«L'opération vise donc à uniformiser un domaine qui pour des raisons historiques a évolué de manière désordonnée», explique Serge Steiner, porte-parole de UBS. Depuis la fusion en 1998 de UBS et SBS, l'établissement a acquis la banque d'affaires Warburg, les banques de gestion de fortune Paine Webber et Brinson, possédant chacune son système informatique.

Un gros client pour les fabricants

Il s'agit pour la banque d'harmoniser l'ensemble des divers systèmes (Unix, IBM, etc.) mis en service au cours des années écoulées. «Scott Abbey est chargé de plancher sur un projet, explique encore Serge Steiner. Pour le moment, il est en train de former une équipe d'informaticiens.»

La nouvelle unité devrait être opérationnelle au 2e trimestre 2004. «Cette nouvelle division devrait compter un effectif de quelque 3000 personnes», souligne Serge Steiner. Cette centralisation va priver les informaticiens régionaux d'une certaine liberté. Ils auront désormais uniquement la responsabilité de la mise en service des logiciels, mais plus celle de pouvoir décider quel type d'ordinateur et de serveur ils pourront munir la banque. «L'achat groupé de matériel et l'intégration de tout le système, c'est l'objectif de cette réorganisation», poursuit Serge Steiner, qui pour le moment n'a pas davantage de détails à donner sur le projet en cours de gestation.

Il n'est pas impossible que les géants de l'informatique déjà prestataires de UBS ou voulant le devenir soient en pourparlers. La bataille aurait déjà commencé pour séduire ce gros client.