L’action Axa a davantage progressé que celle d’Allianz vendredi à la publication des résultats. Mais la valeur boursière d’Allianz reste de loin supérieure: 66 milliards de francs pour l’assureur allemand et 50 milliards pour l’assurance française. Tous deux ont en commun de présenter une copie sans tache à la fin de juin. La comparaison des deux sociétés est un peu biaisée par la présence accrue du groupe Allianz dans la gestion d’actifs (1863 milliards), du fait de sa reprise de Pimco. Avec 1121 milliards d’euros d’actifs sous gestion, Axa n’est pourtant pas un nain dans le secteur de l’asset management.
Le chiffre d’affaires s’est accru de 4% pour Axa et de 6,5% pour Allianz. Mais la rentabilité s’améliore à un rythme supérieur. Les progressions du bénéfice opérationnel sont de12,7% pour Allianz et de 16% pour Axa.
L’essentiel du bénéfice d’exploitation semestriel d’Axa (+16% sur base comparable) vient de l’assurance dommages (41,4%), devant la gestion d’actifs (33,4%) et «prévoyance et santé» (25,2%). Mais c’est la gestion d’actifs qui affiche la plus forte hausse du bénéfice (+24%).
Pour Allianz, l’assurance dommages contribue encore davantage au bénéfice (48,5%), devant l’asset management (33%) et l’assurance vie (29,5%).
Le groupe Allianz a surtout surpris par les bons résultats de l’assurance dommages. Pourtant, les intempéries de juin en Europe centrale lui ont coûté 330 millions d’euros. Ces sinistres n’ont pas empêché le taux combiné – qui compare les frais et sinistres par rapport aux primes – de s’améliorer au deuxième trimestre. Il baisse de 97,2% à 96,0%.
Axa est également parvenu à réduire cet important critère de rentabilité (de 96,5% à 95,7% en un semestre), malgré 73 millions d’euros consacrés aux inondations en Allemagne.
Le groupe français souligne surtout sa forte présence dans les pays émergents, tant en vie qu’en non-vie, et les effets de ces investissements sur la croissance. Le volume d’activité dans ce segment est en hausse de 15% dans les pays dits de croissance. On observera par ailleurs une hausse des tarifs dommages de 3% pour Axa et de 1,9% pour Allianz. Enfin, on constate que le groupe français enregistre 16% de son bénéfice opérationnel en Suisse dans l’assurance dommages, contre 13% en Allemagne.
Dans les deux groupes, le résultat de l’assurance vie est en ligne avec les attentes. Il s’inscrit en recul de 2,7% au premier semestre pour Allianz, mais en hausse de 12% pour Axa. Ce dernier met l’accent sur les fonds de placement (OPCVM). Le bénéfice de ce segment a doublé, notamment aux Etats-Unis (+153%) grâce aux produits dits «unités de compte».
Les deux géants de l’assurance sont également des poids lourds de la finance capables d’attirer de nouveaux capitaux même en phase de hausse des taux d’intérêt. Au premier semestre, Axa, qui gère 1121 milliards d’euros, a annoncé une collecte nette de 12 milliards d’euros (après une décollecte de 7 milliards au premier semestre 2012).
Si ce résultat est conforme aux attentes, Allianz a surpris. Beaucoup prévoyaient une décollecte au deuxième trimestre pour ce spécialiste des obligations (Pimco). L’argent frais de 7 milliards, dont 4,3 milliards pour Pimco, dépasse donc les prévisions des analystes. La direction indique que l’afflux de fonds s’est poursuivi durant les mois de hausse des taux d’intérêt. Le bénéfice opérationnel de Pimco atteint 700 millions d’euros au deuxième trimestre (543 millions l’an dernier).
Le bilan des deux groupes est très solide. D’ailleurs, la solvabilité économique est pratiquement inchangée. Mais les fonds propres des deux assureurs ont été pénalisés par la hausse des taux d’intérêt. Ils baissent de 4% pour Axa et de 5% pour Allianz.
Axa souligne surtout sa forte présence dans les pays émergents, tant en vie qu’en non-vie