Un mois après avoir baissé son taux de référence à 0,25%, la Banque centrale européenne (BCE) a de nouveau rendez-vous avec la communauté financière. Elle tient jeudi sa réunion de politique monétaire.
En octobre, la faiblesse de l’inflation avait justifié son geste. Mais entre-temps, la hausse des prix s’est quelque peu accélérée (+0,9% en novembre), éloignant les craintes de déflation. En outre, le chômage a baissé pour la première fois depuis début 2011 (à 12,1%).
Désormais, la BCE doit agir pour relancer le crédit, clament de nombreux analystes. Il faut dire que les données de la BCE, publiées la semaine dernière, montrent que le crédit au secteur privé a enregistré une contraction record en octobre (-2,1% sur un an). De même, l’argent circule moins vite, comme le montre l’agrégat monétaire M3, qui ne progresse plus qu’à un rythme de 1,4%, contre +2,3% et +2%, les mois précédents.
Décourager les banques
Pour y remédier, deux scénarios sont évoqués. D’abord, une nouvelle opération de refinancement à long terme (LTRO), la même que celle qui avait offert une garantie de liquidités aux banques, en 2011, au plus fort de la crise. L’autre option, totalement inédite, serait d’instaurer des taux négatifs sur les dépôts des banques. De quoi, théoriquement, les encourager à prêter aux entreprises et aux ménages, plutôt qu’à parquer leurs liquidités à Francfort.
«Seule une situation extrême l’exigerait», a déjà prévenu Victor Contancio, le vice-président de la BCE, ajoutant qu’aujourd’hui la situation est moins alarmante qu’à fin 2011.