Beny Steinmetz sera jugé pour corruption à Genève
Le milliardaire franco-israélien est accusé d’avoir versé des pots-de-vin afin de décrocher des droits miniers en Guinée-Conakry. L’Etat ouest-africain ne sera pourtant pas partie plaignante au procès
Genève aura son premier procès pour corruption internationale. Le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, et deux de ses collaborateurs, seront jugés pour «corruption d’agents publics étrangers» et «faux dans les titres» dans le cadre de leurs affaires en Guinée-Conakry, selon les charges retenues par le pouvoir judiciaire genevois, et communiquées lundi après-midi. L’acte d’accusation a été remis au tribunal correctionnel par le procureur Claudio Mascotto. Le Ministère publique genevois requerra des peines privatives de liberté allant de deux à dix ans.
Les faits se sont déroulés entre 2005 et 2010. La justice genevoise accuse l’homme d’affaires et les deux autres prévenus «d’avoir versé ou fait verser des pots-de-vin» afin de décrocher des concessions d’exploitation de gisements de fer, au profit de sa société Beny Steinmetz Group Ressources (BSGR), qui était à l'époque gérée depuis Genève. L’intéressé a toujours réfuté ces accusations. Son avocat Marc Bonnant s'en prend directement à un procureur qu'il qualifie de «lourdement idéologique» et un dossier d'instruction qui «est une transposition en droit de la lutte des classes».