L'ordre légendaire des Suisses n'a pas suffi. Depuis 2001, Biella-Neher poursuit son expansion hors du pays. L'entreprise biennoise, le plus important fabricant en Suisse d'articles de papeterie pour les bureaux et les écoles, concepteur du fameux classeur fédéral en 1908, réalise maintenant plus de la moitié de ses ventes de 164 millions de francs hors de Suisse, soit en Europe centrale et de l'Est. C'est toutefois à Berne que la société fera son entrée à la Bourse lundi prochain.

«Cette opération doit permettre à nos actionnaires de vendre plus facilement leur participation s'ils le désirent, et de réduire ainsi leurs risques. Ils ont augmenté depuis que nous avons décidé de nous internationaliser», explique Urban Fäh, directeur de Biella, qui ne prévoit aucune augmentation du capital, qui se monte à 3,32 millions. «Nous avons choisi Berne, et pas Zurich, car nous sommes une entreprise ancrée dans la région, et parce que nous y sommes déjà enregistrés comme société hors Bourse. Ainsi, les formalités supplémentaires à remplir pour une cotation sont faibles.»

Le rachat il y cinq ans de l'autrichien Donau Plastik, rebaptisé Donau Design, lui a ouvert les portes des pays de l'Est, mais l'a forcé à entrer dans une phase de restructuration dès 2003. Le site de fabrication en Autriche a été fermé et délocalisé en Pologne. Celui-ci emploie 70 personnes. C'est la troisième plus grande usine après celles situées en Hongrie et en Suisse, qui comptent chacune 150 personnes. Le groupe emploie en tout 700 collaborateurs, avec des représentations dans l'ensemble des pays européens du centre et de l'Est.

En 2003, Biella a poursuivi son extension aux Pays-Bas et a racheté Stadtman, qui sera fusionnée à Kadee Delft. Biella-Neher est maintenant commercialement présente avec ses trois marques Stadtman Kadee, Donau et Biella. Malgré des ventes en baisse l'an passé, le groupe a augmenté sa rentabilité et prévoit «de petites acquisitions», dit Urban Fäh.