Bio Suisse se montre doublement inquiète. D’abord, car une étude de l’Université de Neuchâtel rendue publique ce dimanche témoigne d’une grave pollution des sols des agriculteurs bios. Mais également car des conclusions jugées «injustes» en ont été tirées.

Selon l’étude, des traces de néonicotinoïdes – tristement célèbres pour causer la mort des abeilles – ont été trouvées dans les sols et les produits de 20 fermes bios. L’université a pris en compte plus de 700 échantillons de sol et de plantes dans 62 exploitations agricoles.

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Lukas Inderfurth, responsable de la communication de Bio Suisse, s’inquiète de ces conclusions. Il estime que «les causes de ces contaminations sont probablement des dérives provenant de champs conventionnels et véhiculées par l’air et l’eau». Pour lui, les agriculteurs conventionnels ayant pollué les sols devraient être plus vigilants.

Des traces infimes mais problématiques

Les quantités de pesticides trouvées dans les sols sont infimes, mais déjà problématiques. De l’ordre du milliardième de gramme par kilogramme, ce qui est trop, selon Bio Suisse. En effet, aucune trace de pesticide ne doit théoriquement se trouver dans des terrains bios.

Selon Bio Suisse, la presse a tiré des raccourcis trop rapides de cette étude qui fait pourtant tout juste. La faîtière aurait notamment souhaité une meilleure interprétation des seuils de pollution. «Les voies de dissémination dans l’air et l’eau doivent être prises en considération de manière plus réaliste», affirme-t-il.

Pour résoudre ce problème, Bio Suisse exige trois mesures: l’interdiction de l’utilisation de tous les néonicotinoïdes, un soutien aux prestations écologiques et une meilleure évaluation des risques liés à la dissémination par l’air et l’eau des pesticides.

La semaine dernière, la faîtière présentait des chiffres: 360 francs dépensés en bio annuellement par habitant en 2018. Des consommateurs qui en achètent plus que jamais, l’objectif étant de garder à tout prix leur confiance.

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