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La BNS ne touche pas aux taux et maintient ses prévisions de croissance

La Banque nationale suisse a, comme attendu, annoncé jeudi qu'elle laissait son taux directeur de référence inchangé

La BNS, en 2015. — © PETER KLAUNZER, DR
La BNS, en 2015. — © PETER KLAUNZER, DR

La Banque nationale suisse (BNS) a, comme attendu, annoncé jeudi qu'elle laissait son taux directeur de référence inchangé, à une semaine du référendum britannique qui pourrait potentiellement déclencher une nouvelle flambée du franc suisse.

La banque centrale helvétique a maintenu ce taux, la marge de fluctuations du Libor à trois mois, entre –1,25% et –0,25, et conservé le taux d'intérêt négatif appliqué aux dépôts que doivent lui confier les grandes institutions financières à -0,75% afin de décourager les investisseurs de se retrancher derrière le franc suisse, une valeur refuge par excellence.

Prévisions de croissance maintenues

La Banque nationale suisse (BNS) maintient sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) entre 1% et 1,5% en 2016 et le statu quo sur le front des taux de référence. Les pronostics d'inflation sont en revanche rehaussés.

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Les banquiers centraux partent de l'hypothèse que l'économie mondiale continuera à croître modérément au cours des prochains trimestres, indique jeudi la BNS. Mais ils n'excluent pas qu'à l'approche du vote du Royaume-Uni sur le maintien du pays au sein de l'Union européenne ("Brexit"), les incertitudes et les turbulences se multiplient.

Tandis que le franc reste nettement surévalué, l'institut d'émission se redit prêt à intervenir sur le marché des changes pour réduire la pression. La marge de fluctuation du Libor à trois mois reste comprise entre -1,25% et -0,25%. Le taux d'intérêt appliqué aux avoirs à vue détenus auprès de l'institut demeure à −0,75%.

Vu la remontée des cours du pétrole, la banque centrale retouche à la hausse sa prévision d'inflation conditionnelle. Pour 2016, elle s'attend désormais à un taux de -0,4%, contre -0,8% en mars. Pour 2017, la nouvelle estimation s'inscrit à 0,3%, contre 0,1% auparavant. Pour 2018, elle reste inchangée à 0,9%.

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a lui aussi maintenu ses prévisions de croissance à 1,4% pour 2016. La veille, la banque centrale américaine a déjà opté pour le statu quo, face à d'inquiétants signes pour l'emploi aux Etats-Unis, et à une semaine du référendum sur le Brexit à hauts risques.

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«Une politique expansionniste reste nécessaire»

Une politique monétaire expansionniste reste nécessaire afin de garantir la stabilité des prix et soutenir l'économie, estime le président de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan. En cas de Brexit, la BNS prendra au besoin les mesures qui s'imposent.

«Dans les conditions actuelles, un relèvement des taux d'intérêt entraînerait une détérioration des conditions monétaires en Suisse», a précisé Thomas Jordan, président de la direction générale, devant la presse réunie jeudi à Berne. La Banque nationale suisse a donc décidé de maintenir un taux d'intérêt négatif aux avoirs à vue à -0,75%.

Si l'institut d'émission visait des taux plus élevés, les placements en francs deviendraient beaucoup plus attrayants que les placements dans d'autres monnaies. "Une forte appréciation du franc serait pratiquement inévitable", note le président de la banque centrale. Cette situation ne serait alors pas non plus favorable pour les épargnants et les investisseurs.

Par rapport au vote du Royaume-Uni le 23 juin sur le maintien du pays dans l'Union européenne (Brexit), Thomas Jordan ajoute qu'il n'est pas exclu que que les incertitudes et les turbulences se multiplient. Par conséquent, "nous observons la situation avec la plus grande attention et prendrons au besoin les mesures qui s'imposent".