Selon l’étude, la BNS suivra sans doute la voie prise par les principales banques centrales qui se mettent graduellement à normaliser leur politique monétaire, notamment à cause de la faible pression inflationniste. Mercredi soir, la Réserve fédérale a laissé entendre que trois hausses interviendront en 2018. Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle devrait mettre fin cette année à son programme de rachats obligataires et relever ses taux directeurs en 2019. «La BNS pourrait donc agir avant la BCE», insiste Daniel Kalt, conscient que cette vision n’est pas partagée par la majeure partie de ses homologues.
Le chômage à moins de 3%
UBS s’attend à une nette dynamisation de l’économie suisse cette année. Celle-ci sera alimentée par les exportations qui profitent déjà, d’une part, de la baisse du franc et, d’autre part, de la bonne conjoncture mondiale. Dans ses prévisions révisées, publiées mi-janvier, le Fonds monétaire international (FMI) mise sur un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3,9% en 2018 comme en 2019, contre 3,6% l’an dernier.
Selon UBS, le tourisme suisse note aussi les premiers signaux positifs. Ces deux éléments auraient un impact direct sur l’emploi: le taux de chômage passerait à la fin de cette année sous la barre de 3%, ce qui est le plus bas niveau au sein de l’OCDE.
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Le taux d’inflation restera faible en 2018, à 0,6%. Si l’an dernier, les prix avaient augmenté, en grande partie en raison dû au renchérissement des prix pétroliers, en 2018, la baisse du franc les maintiendrait à un bas niveau. Selon les calculs d’UBS, la surévaluation du franc en 2017 par rapport à l’euro est descendue de 12% à 3%. Dans le nouveau contexte, la banque prévoit, dans un horizon de douze mois, un euro à 1,23 franc.
La zone euro retrouvera son dynamisme
UBS explique aussi que la zone euro retrouvera, comme le reste de l’économie mondiale, son dynamisme. Dans un tel scénario, la croissance du PIB suisse pourrait largement dépasser les 2%. L’an dernier, elle a progressé de 1%.
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Les prévisions d’UBS corroborent celles du Secrétariat d’Etat à l’Economie (Seco), qui table sur une hausse du 2,3% du PIB en 2018. Tout aussi plus optimistes, le Centre de recherches conjoncturelles KOF de l’EPFZ parie sur une croissance de 2,3% et le BAK de 2,4%.
Ce qui pourrait gâcher la fête? Selon UBS, le principal risque est une remontée du franc, qui pourrait être déclenchée par des événements géopolitiques: des tensions dans la péninsule coréenne, par exemple; l’incertitude politique en Italie, si le pays ne parvient pas à élire un gouvernement stable et réformateur, représenterait aussi un risque sérieux.