Publicité

La Bourse suisse décline la proposition de rapprochement de Deutsche Börse

A l'unanimité, le conseil d'administration du groupe SWX a refusé, vendredi, d'entamer officiellement des discussions de fusion avec Francfort. La place zurichoise veut rester fidèle à sa stratégie et continuer à miser sur le principe d'autonomie, sans toutefois exclure des alliances.

Après l'abandon, jeudi, des négociations en vue d'un rapprochement transfrontalier entre Swisscom et l'autrichien Telekom Austria, ce fut au tour des autorités boursières helvétiques de décliner, vendredi, les avances de Deutsche Börse. La Bourse suisse, autrement dit le Groupe SWX, a en effet annoncé que «la vente, la reprise ou l'intégration complète du groupe SWX au sein d'une autre Bourse sont pour l'instant exclues». SWX ne ferme toutefois pas la porte à des collaborations ponctuelles.

La tournée effectuée une semaine plus tôt à Zurich par Werner Seifert, le patron helvétique de la Bourse allemande, pour rallier à ses vues les administrateurs du groupe SWX a donc fait long feu (LT 18.08.2004). Ce qui ne surprend guère compte tenu des résistances et des incertitudes qui s'opposaient à une fusion totale des deux places boursières. On se souvient que Werner Seifert avait adressé à la mi-juillet aux dirigeants de SWX une lettre les invitant formellement à discuter d'une «collaboration renforcée». Ce qui, au vu des sociétés communes qui les unissent déjà (Bourse germano-suisse des produits dérivés Eurex, Indices Stoxx), ne pouvait être compris que comme une invitation à une fusion ou à une intégration. Lors de sa réunion de vendredi, le conseil d'administration du groupe SWX a donc réaffirmé sa volonté d'indépendance. La décision a même été prise à l'unanimité.

SWX motive notamment sa décision par sa volonté de maintenir la compétitivité de la place financière suisse. Ce qu'il faut comprendre «non seulement par la protection du secret bancaire, mais aussi par l'importance de la réglementation et de la surveillance de notre place financière», ainsi que le précise Werner Vogt, porte-parole. «Il était inconcevable de renoncer à notre indépendance. L'admission des titres à la cote et la surveillance doivent rester du ressort de la Suisse», commente un administrateur de SWX.

La Bourse suisse se targue enfin de «disposer d'une structure financière saine» et «d'occuper une position stratégique en Europe grâce à Virt-X», sa plate-forme paneuropéenne de négoce des blue chips helvétiques et européennes, basée à Londres.

Que devient dès lors le processus de concentration des places boursières européennes prédit tant de fois par les experts? SWX précise vouloir participer à ce processus par le biais de «partenariats, coopérations, alliances ou autres imbrications financières visant à obtenir de nouveaux gains d'efficacité et de coûts pour la place financière suisse», ainsi que le souligne le communiqué diffusé par SWX vendredi après la clôture des marchés. Le conseil d'administration souligne d'ailleurs sa disposition à développer d'autres coopérations, y compris avec la Bourse allemande, mais dans le cadre de la structure actuelle, entre deux organisations autonomes.

De son côté, Deutsche Börse s'est dite toujours disposée à «étudier toutes les options» pour renforcer son partenariat avec son homologue suisse. «Nous allons pouvoir continuer d'approfondir notre partenariat fructueux et sommes prêts à étudier tous les formats et toutes les options», a indiqué son directeur dans un communiqué.