Le premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a rejeté catégoriquement mardi l’idée d’une contagion de la crise grecque au reste de la zone euro, alors que les bourses européennes chutaient en raison de craintes concernant l’Espagne.

«Toute nouvelle spéculation sur la zone euro est sans fondement, irresponsable», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles, en réaction aux nouvelles spéculations sur les marchés. «Il faut un peu de recul. Il faut s’en remettre aux données objectives» à propos de l’Espagne, a-t-il dit. «Il n’y a pas de raison de s’inquiéter», a-t-il ajouté «car les données économiques (espagnoles) pointent en direction de la croissance» économique dans le pays.

«Je suis confiant dans la force de la solvabilité, des comptes publics de notre pays et dans notre capacité à avoir une reprise économique» et «j’ai la même confiance dans le Portugal», a ajouté M. Zapatero. «L’Espagne a une dette de 20 points inférieure à la moyenne européenne par rapport à son PIB» (produit intérieur brut), a-t-il argumenté.

«L’Europe est là» Il a aussi rejeté les critiques sur l’impuissance de l’Europe, notamment dans la crise grecque, estimant qu’elle jouait un rôle «déterminant» dans le monde.

«Il y a beaucoup de critiques, mais nous sommes une référence déterminante sur la crise (économique) qui trouve son origine» sur les marchés financiers «et le manque de régulation», a-t-il dit dans un discours prononcé au Parlement européen.

Sur des dossiers comme la crise financière grecque «l’Europe est là», a-t-il dit, en référence au plan de prêts de 110 milliards d’euros sur trois ans, décidé dimanche, soir dont 80 milliards apportés par les partenaires de la zone euro, et le reste par le FMI. L’Europe «vaut le coup, car elle répond aux grandes questions qui se posent dans le monde» aujourd’hui, a-t-il ajouté.

«La meilleure chose qu’on ait dans les 27 pays (de l’UE) c’est l’Europe», a estimé M. Zapatero, «seuls ceux qui pensent de manière égoïste et sans vraiment penser à l’avenir peuvent avoir des doutes sur l’ambition du projet européen».

La chute des bourses La bourse d’Athènes chutait de 5,40% mardi à 13h15 GMT, à 1.753,45 points, face aux risques de contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro et dans le sillage des principales bourses européennes.

Les principales bourses européennes étaient chahutées mardi, Paris perdant plus de 2%, Milan 3%, Madrid près de 3% et Lisbonne plus de 4%.

Des rumeurs selon lesquelles des agences de notation allaient dégrader la note de l’Espagne et Madrid pourrait demander au FMI une aide financière colossale faisaient plonger les places boursières. Ces rumeurs semblaient difficilement plausibles même pour les intervenants, mais dans un contexte instable elles ont accentué la nervosité des marchés.

La crise grecque a créé un climat de défiance envers tous les pays devant faire face à des déficits publics importants (Espagne, Portugal, Italie, Irlande).