marchés
Les bourses européennes ont terminé en forte baisse vendredi, sur fond de craintes de contagion de la crise grecque à d’autres pays de la zone euro et dans la foulée d’une chute historique de Wall Street en séance, tandis que l’euro remontait après un plus bas niveau depuis mars 2009
Aucune place financière n’a échappé à ce mouvement généralisé de baisse. Francfort a reculé de 3,27%, Londres de 2,62%, Madrid de 3,28% et Milan en baisse de 3,27%. C’est la bourse de Paris qui a été la plus touchée avec une chute de 4,6%.
Le marché obligataire n’a pas été épargné. Les taux sur les obligations grecques à dix ans ont atteint des niveaux historiques, dépassant les 12%, du jamais vu depuis l’introduction de l’euro. Le précédent plus haut avait été touché la semaine passée, à 11,142%.
Ouvrant cette journée noire, l’indice Nikkei de la bourse de Tokyo a terminé vendredi sur un plongeon de 3,10%, perdant 331,10 points, dans un marché miné par les craintes d’extension de la crise grecque à d’autres pays de la zone euro, Portugal et Espagne en tête, et par l’appréciation du yen.
Jeudi, Wall Street avait aussi terminé en forte baisse après un mouvement de panique: le Dow Jones Industrial Average avait abandonné 347,80 points (-3,20%) et le Nasdaq, à dominante technologique, 82,65 points (-3,44%)
Le Dow Jones a notamment enregistré la plus forte chute en points de son histoire en séance (-998,50 points).
Les causes de ce décrochage n’étaient pas encore évidentes vendredi, même si les médias américains ont pointé dès jeudi soir la banque Citigroup et fait état d’une erreur humaine de la part d’un trader. Vendredi, après avoir cédé 2%, l’indice phare de la bourse de New York limitait ses pertes à -0,20% vers 16h00 GMT.
La Grèce restait toujours au centre des attentions: les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro devaient se retrouver vendredi soir en sommet extraordinaire à Bruxelles, tandis que les ministres des Finances du club des grands pays industrialisés du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) ont eu une conférence téléphonique d’urgence dans la journée.
Une nouvelle montée au créneau du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, n’avait guère contribué à calmer les esprits jeudi.
«Le Portugal n’est pas la Grèce, l’Espagne n’est pas la Grèce», avait insisté M. Trichet, assurant qu’un défaut de paiement de la Grèce était pour lui «hors de question». Une porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) avait renchéri en affirmant que ce n’était «pas une option».
De son côté, la monnaie unique européenne, qui avait atteint jeudi son plus bas niveau depuis mars 2009 face au billet vert à 1,2523 dollar, remontait mais restait sous pression: à 16h10 GMT, un euro valait 1,2739 dollar, contre 1,2644 dollar jeudi vers 20h00 GMT.
Sur le marché obligataire, outre le rendement de l’obligation d’Etat grecque à dix ans, celui de l’obligation portugaise a également monté mais de façon moins marquée, à 6,283% vers 16h10 GMT contre 6,091% la veille, tout comme celui de l’espagnole à 4,439% contre 4,407%.