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«C'est normal d'être nerveux et stressé»

Catherine Joye, Adjointe au chargé de la division des ressources humaines de l'Aéroport de Genève, 620 collaborateurs pour 150 métiers.

«La personnalité fait une grande différence. Mais tout dépend du poste à repourvoir. Un introverti timide conviendra pour la comptabilité, la facturation. Pour notre service du protocole, il faut au contraire une personnalité ouverte, souriante, à l'aise en toutes circonstances.

La curiosité est la qualité que je place en premier. La personne doit montrer son intérêt, sa capacité d'écoute, son authenticité, sa modestie. A contrario, les gens imbus d'eux-mêmes, qui donnent des leçons, qui ont tout vu, tout vécu, sont irritants.

L'essentiel, finalement, c'est de nous sécuriser, nous les recruteurs. La personne qui nous montre qu'elle va nous amener quelque chose, un plus grâce à ses compétences, m'indique que je suis en train de faire le bon choix. Elle m'aide à déblayer mes propres incertitudes. Même si nous tenons le couteau par le manche, nous avons autant d'incertitudes que les candidats, sinon plus.

Ce qui compte surtout, c'est la congruence entre les propos et l'attitude. Son absence éveille le doute. Je sens assez vite les gens. En revanche, je ne juge pas un candidat parce qu'il est nerveux. C'est normal d'être stressé. Ce qui est bien, c'est qu'il le reconnaisse. On essaie de rire, de mettre de l'humour. Le but n'est pas de lui mettre la pression.

L'apparence physique? Cela dépend de sa sensibilité personnelle aussi. Cela dépend aussi du poste... Un candidat qui sera en contact avec la clientèle devra avoir une excellente présentation. Le mécanicien sur poids lourds peut se présenter à l'entretien en jeans. Sa tenue n'aura pas d'incidence sur notre choix. Car il existe différents codes vestimentaires, selon les métiers et les services.»