«C’est une stratégie de la Confédération de mettre en valeur l’espace commun alpin avec une dynamique comparable à celle des projets bilatéraux franco-suisses», se félicite Martin Kasser, président de la HES-SO.
Formation dans le tourisme
Les filières concernées intègrent des thématiques autour du tourisme ( aménagement du territoire, gestion, informatique). Il est trop tôt pour estimer le nombre d’étudiants et d’enseignants qui pourront bénéficier de ces échanges, précise la haute école helvétique. Une réunion à l’automne prochain prévue à Lausanne pourrait le préciser.
La convention vise par ailleurs à faciliter l’accès à l’école doctorale de l’Université de Savoie pour des jeunes chercheurs impliqués dans des projets de la HES-SO. Thierry Villemin, premier vice-président de l’Université de Savoie, qui recense 13 000 étudiants, explique: «La HES-SO ne possède pas d’école doctorale. Le professeur qui souhaite progresser dans sa carrière et décrocher un doctorat pourrait être accueilli chez nous. On veut faciliter l’encadrement commun de thèses de doctorat et on envisage même la création d’une école doctorale commune.»
Doubles diplômes
L’Université de Savoie a déjà mis en place des échanges avec des établissements italiens (Aoste, Turin, Piémont). Les étudiants séjournent six mois ou une année dans le pays voisin. «Des doubles diplômes en master langue étrangère appliquée sont proposés, poursuit Thierry Villemin. Avec la Suisse, le double diplôme MBA en innovation touristique existe déjà. Ce n’est pas toujours facile à monter mais ce sont des exemples à suivre.»
Avec quel succès? «Des destinations plus éloignées telles Londres, Madrid ou Istanbul sont sans doute plus attractives pour nos étudiants», reconnaît Martin Kasser. Chambéry ou Annecy pour les uns, Neuchâtel ou Sierre pour les autres manqueraient-elles de saveur exotique? «Les étudiants d’aujourd’hui sont pragmatiques, ils veulent du travail, donc des diplômes, corrige Thierry Villemin. La Suisse est certes proche mais parfois lointaine car les systèmes et les fonctionnements diffèrent souvent des nôtres. Par ailleurs, la France demeure la première destination mondiale touristique. Notre savoir-faire en la matière est précieux. C’est un atout qui peut séduire un étudiant suisse.»
Les financements de ce programme de coopération resteront à la charge de chacun sur les fonds mis à la disposition de chaque académie. «Si un professeur français dispense un cours à Genève, il sera rémunéré par sa maison, et réciproquement», précise Martin Kasser.