La bonne nouvelle est la reprise du marché du travail depuis le début de la pandémie, avec un nouveau record d’offres publiées. Selon les données du dernier Swiss Job Index de Michael Page, le nombre d’offres d’emploi a augmenté de près de 40% entre janvier et novembre. Nous entrons dans la période plus creuse de fin d’année et il faut veiller à ne pas se laisser bercer par un faux sentiment de sécurité lié à l’activité restreinte du marché du travail. Nos échanges avec nos clients indiquent que janvier sera marqué par une reprise rapide.

Par ailleurs, il sera d’autant plus complexe d’attirer et de retenir les talents que le marché du travail a subi des changements fondamentaux: l’accélération de la numérisation dans les entreprises a induit une pénurie de compétences dans nombre de secteurs. La pandémie a poussé les employés à réévaluer largement leurs priorités et le changement démographique a réduit la taille du vivier de candidats.

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Un nombre record d’employés envisagent actuellement un changement d’emploi et/ou de carrière. Le terme «burn-out» est fréquemment utilisé pour définir toute une série de difficultés. Sur la base de notre expérience, les raisons clés sont un mélange entre un épuisement post-pandémie des employés et le sentiment que leurs préoccupations indiffèrent les employeurs. Il est plus que jamais important de créer un environnement où les employés se sentent écoutés.

Engager la conversation avec les collaborateurs

En engageant la conversation, les collaborateurs sont plus susceptibles de partager leurs préoccupations, de continuer à travailler et de s’engager ensemble sur la voie du changement. Cela est particulièrement important pour les jeunes générations qui peuvent être intimidées à l’idée de partager leurs ressentis avec leur manager.

Pour les employeurs, cela signifie adopter un état d’esprit différent et être ouvert à de nouvelles façons d’opérer: il sera nécessaire de garantir la diversité dans vos programmes de recrutement afin d’accéder à tous les talents disponibles. Par ailleurs, l’aménagement du temps de travail et la flexibilité des contrats seront également essentiels pour attirer et garder les talents. Exiger de vos équipes un retour aux conditions de travail pré-covid peut ne plus correspondre aux nouveaux standards, hybrides et flexibles, proposés par d’autres organisations. Les carrières en intérim se multiplient: il s’agit d’une situation gagnant-gagnant qui permet aux employeurs de déployer rapidement des projets importants, avec une expertise spécifique et/ou de couvrir de longues absences telles que les congés parentaux ou sabbatiques.

Réfléchir à deux fois avant de partir

Pour les candidats, un plan de carrière réussi demande une projection à moyen et long terme. Cela signifie aussi réfléchir à deux fois avant de partir et être prêt à échanger ouvertement avec votre hiérarchie sur vos préoccupations, vos aspirations et ce qui vous motive à vouloir changer de poste. C’est le moyen de connaître les options existantes dans l’entreprise et cela vous peut également éviter le risque de vous retrouver quelques mois plus tard dans une situation similaire vis-à-vis d’un autre employeur faute d’avoir pu identifier vos préoccupations fondamentales.

Les défis seront nombreux en 2022. Il est donc important de profiter des congés de fin d’année pour aborder l’an 2022 avec une énergie renouvelée. Et bien le débuter demande côté employeurs d’envisager une stratégie de recrutement diverse et de donner aux employés la possibilité d’un échange authentique sur leurs projets de carrière, ainsi que des opportunités de renforcement des compétences et de reconversion. Cela vous aidera non seulement à attirer les talents, mais aussi à accroître l’engagement d’un personnel mieux préparé à saisir les opportunités.

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