Entreprises
Nous l’avons longtemps souhaité, la pandémie l’a rendu possible. S’il est une fonction qui a maintenant gagné ses lettres de noblesse c’est celle de la gestion et du développement des ressources humaines

«Si nous ne comprenons pas les êtres humains, nous ne comprenons pas les affaires.» Cette citation de Simon Sinek, auteur et conférencier, spécialiste de la motivation, ne sonne plus comme un vœu pieu mais illustre parfaitement quel est le cœur de notre métier de directeur et directrice des ressources humaines (DRH).
Qui aurait pu prédire, il y a deux ans, qu’il nous faille traverser une telle crise pour que nos convictions deviennent essentielles à la survie des organisations?
Dans ce contexte de pandémie, une nécessité s’impose à nous, celle de considérer l’employé dans sa totalité, incluant sa santé physique et mentale. Il n’est plus question, aujourd’hui, de lui demander de laisser sa vie personnelle à la porte de l’entreprise et de se concentrer exclusivement sur son travail.
Accepter chaque situation individuelle
En nous appuyant sur nos qualités personnelles, notre sensibilité et notre propre expérience, nous apprenons à comprendre et accepter chaque situation individuelle et faisons ainsi de grands pas dans notre capacité à inclure.
Ecouter de manière neutre et bienveillante, gérer l’incertitude et l’ambiguïté sont devenues les compétences requises pour réussir comme DRH.
Prêter une attention à l’expérience de chaque employé comme à celle de chaque client est primordial.
Soutenir, prendre soin, restaurer la confiance font naturellement partie de notre quotidien.
Dès lors, il n’est pas étonnant que dans une étude nationale concernant les avantages sociaux, le cabinet conseil Willis Towers Watson mette en avant les stratégies d’écoute des salariés (dont les enquêtes de satisfaction et d’engagement) et les programmes de «bien-être».
Elever notre fonction passe par notre capacité à incarner avec authenticité ce que nous recommandons.
Un rôle coach aussi
Pour aider les employés à développer de la résilience et favoriser l’innovation, la créativité, la prise de décision, nous endossons notre rôle de coach: faisons preuve d’optimisme, exprimons notre gratitude, partageons nos bonnes habitudes (en termes de nutrition, sommeil, exercice, techniques de relaxation, de visualisation, méditation, gestion du temps passé devant les écrans…).
Maintenir la cohésion sociale, l’intégrité et la performance de l’organisation, créer des liens, faire évoluer la culture afin qu’elle devienne plus agile, plus forte, sont aussi nos responsabilités.
Et pour préparer l’après-pandémie et rester attractif, nous inventons ou réinventons des modes d’organisation flexible et modalités contractuelles personnalisées (télétravail, travail à temps partiel, semaine de quatre jours, pluri-activités…).
Ces avancées sont là pour durer et contribuent à ce que notre fonction soit plus stratégique et centrale. Une évolution qui explique peut-être la nomination de l’ex-DRH d'Unilever, Leena Nair, au poste de directrice générale du groupe Chanel.
Une autre chronique à ce sujet: DRH, réveille-toi!