Comment s'orienter alors que la mondialisation et l'accélération des processus ont fait exploser les repères auxquels le manager était habitué? Liliane Held-Khawam a publié un ouvrage fouillé sur ce thème*. Objectif? Aider le cadre, grâce à la méthode de l'autocoaching et divers outils de gestion et d'évaluation, à construire sa propre vision du management idéal. Avant tout, elle tient à le préciser: «Tous les bénéfices de ce livre iront à des œuvres caritatives.» Propos.

Le Temps: Les cadres ont le blues, clament les spécialistes. Partagez-vous cette constatation? A quoi l'attribuez-vous?

Liliane Held-Khawam: Oui. Une crise économique est une dépression, et cela déteint forcément sur les gens. Ils ne trouvent plus leur récompense dans l'entreprise et fatalement, ils la recherchent ailleurs, dans leur famille ou leurs loisirs. Prendre ses distances avec la vie professionnelle est une manière de se protéger. Ce faisant, ils se mettent peu à peu à l'écart et sortent du circuit. C'est un cercle pervers. Mais, de manière générale, l'économie a oublié la dimension humaine.

– Comment réagir positivement dans ces conditions?

– Il faut continuer à mobiliser ses compétences et ne pas se replier sur sa vie affective. C'est-à-dire utiliser son espace de liberté professionnelle pour construire un projet professionnel, chercher ce qui nous motive vraiment. Cela revient à se faire plaisir.

– Le cadre joue un rôle clé dans la motivation de son équipe. Quel conseil lui donneriez-vous dans un environnement aussi morose?

– La priorité est de reconnaître ses collaborateurs comme des êtres humains, ce qui revient à identifier leurs désirs et leurs besoins. Le cadre doit donc rester à l'écoute des autres, puis les amener à s'exprimer. Car ce qui compte finalement, c'est la masse de gens qui se mettent en route pour mettre en œuvre leurs compétences. La vraie richesse est là!

Propos recueillis par Fabienne Bogadi

* Le management par le coaching, Liliane Held-Khawam, Editions Pro Mind, 2002,

336 pages.