«Vitaminer les cadres d’entreprise pour leur permettre de devenir un acteur proactif du changement dans leur entreprise»: voici l’un des objectifs affichés du micro-MBA en management entrepreneurial organisé par Romandie Formation, la marque de cours du Centre Patronal. La première volée débute en avril avec, parmi les inscrits, des cadres des cliniques Hirslanden ou de La Vaudoise. Elle est complète, «signe de l’intérêt à la fois pour la formation qu’est le micro-MBA et pour celui-ci en particulier», se félicite le Centre patronal. Pour rappel, un «Micro-MBA» est une formation accélérée qui évite les contraintes académiques des examens.

Vitaminer les cadres d’entreprise… Mais encore? Selon le professeur Raphaël H. Cohen, qui a conçu et supervise la formation, il s’agit de «leur apprendre à identifier et exploiter des opportunités au sein de leur entreprise, à y introduire quelque chose de nouveau: un produit ou service, un logiciel, une approche commerciale sur la manière de présenter ce produit… Nous leur enseignons à être vigilants et à saisir les opportunités pour que l’entreprise réussisse mieux.» Ces compétences, ne devraient-ils pas déjà en disposer? «Oui et non. Ce sont des managers, ils savent gérer des ressources sans forcément savoir comment être force de proposition.»

Apprendre à travailler différemment

À titre d’exemple, le professeur Cohen cite Hommages.ch, le site d’avis de décès de Tamedia, né chez Edipresse, une approche innovante de la transition vie active-vie de pensionné à la BCV ou encore le lancement par la BCGE d’un certificat qui permet d’acheter en bloc une sélection d’actions de banques cantonales (et donc de mieux gérer le risque de fluctuations de cours). Le concept a en effet été mis en place il y a plus de dix ans au sein d’entreprises comme les Hôpitaux universitaires genevois, «précisément parce qu’il était difficile d’intéresser des médecins à se former au management sans que cela n’empiète trop sur leurs obligations et leur temps», selon Raphaël H. Cohen.

Le professeur poursuit: «Avec ce Micro-MBA, les cadres apprennent également à travailler différemment pour que leurs équipes soient plus engagées, plus motivées. Nous les initions au «leadership bienveillant». Là aussi, rétorque-t-on, ce type de gestion devrait aller de soi? «Une fois que l’on explique les avantages et la manière de le mettre en œuvre, oui, mais dans beaucoup d’entreprises, cela ne se passe pas ainsi, ce qui a un impact négatif sur la motivation des équipes.»

C’est parce que nombre d’entreprises en Suisse n’ont pas la taille critique permettant d’avoir vingt à trente participants pour un programme interne qu’il a été décidé d’adapter la formation à un public plus varié et de rassembler des cadres d’entreprises diverses. La formation s’étale sur une quinzaine de jours répartis sur six mois, avec des rencontres en Suisse romande mais aussi outre-Sarine ainsi qu’à Barcelone. «Les participants passent des soirées ensemble, développent les réseaux entre eux, partagent des moments forts.» Le tout avec le but de ramener dans leur entreprise un projet ou une idée qui sera née pendant la formation. Une deuxième volée est prévue pour novembre prochain.


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