C’est au bord du Léman que la finance mondiale séduit la fleur européenne des medtechs
Innovation
Le sommet européen des technologies de la santé ouvre ses portes à Lausanne. Immersion entre les entreprises parmi les plus prometteuses du continent et leurs investisseurs

Au bord du Léman, la finance mondiale séduit la fleur européenne des medtechs
Innovation Le sommet européen des technologies de la santé ouvre ses portes à Lausanne
Immersion entre les entreprises parmiles plus prometteuses du continent et leurs investisseurs
La crème de la crème européenne. D’un côté, 20 entreprises finalistes – en phase d’amorçage, de démarrage ou d’expansion – actives dans les technologies médicales. De l’autre, un peu moins d’une centaine de multinationales et autres financiers (fonds, capital-risqueurs, «family offices», etc.), parmi les plus importants du marché. Entre les deux, Brian Hashemi, directeur de Salus Partners, une société d’investissement spécialisée dans les technologies de la santé et cheville ouvrière du Sommet Healthtech (anciennement Sommet des technologies médicales).
La cinquième édition de cette manifestation réunissant le gratin européen des technologies médicales a ouvert lundi ses portes à Lausanne. Les entreprises sélectionnées (près de 150 se sont portées candidates) et leurs potentiels bailleurs de fonds ont jusqu’à mardi pour faire connaissance. «Cette manifestation n’est pas le seul canal pour se financer, explique Eric Le Royer, ex-directeur exécutif d’Endosense et cofondateur de Corasis Medical. Mais c’est qualitativement la meilleure des cinq ou six manifestations qui comptent en Europe.»
En 2008, Endosense avait ainsi pu consolider à Lausanne la levée de près de 40 millions de francs pour la suite de ses activités. Mode d’emploi pour se mettre en valeur: mardi, les start-up auront 10 à 15 minutes pour résumer leur technologie, leur stratégie d’expansion, la taille du marché visé, le paysage concurrentiel dans lequel elles évoluent et leurs besoins financiers. «Je présente cette année un nouveau dispositif hebdomadaire de surveillance cardiaque, sous forme de patch étanche [ndlr: vendu 100 euros l’unité], au lieu du système actuel plus contraignant d’électrodes branchées durant 24h sur les patients», annonce Eric Le Royer, qui cherche à lever 2 millions de francs pour obtenir la conformité européenne de son produit.
L’esprit de la rencontre gratuite organisée par l’association genevoise European Tech Tour «se situe quelque part entre les Olympiades et le Davos des technologies de la santé», selon Brian Hashemi. Epilogue de cette opération séduction: Tolochenaz, dans les locaux de Medtronic, l’un des leaders mondiaux du secteur venant d’acquérir son concurrent irlandais Covidien pour plus de 40 milliards de dollars. Un atelier pratique dédié aux «family offices» attend les participants. «Le sommet est un forum clé pour identifier les meilleures technologies européennes émergentes afin de les commercialiser. Les investisseurs «familiaux» tiennent une place de plus en plus importante dans notre écosystème», indique-t-il.
Etape suivante: visite du site de la production helvétique de Medtronic. Par grappes de dix à vingt individus, les directeurs exécutifs de sociétés d’investissement et autres acteurs incontournables du secteur promènent leur costume-cravate dans les quartiers généraux du fabricant américain d’appareils médicaux.
«Pour la plupart des sociétés, les acquisitions représentent la principale source de croissance ou de diversification de portefeuille, signale Angelo de Rosa, directeur de la stratégie et du développement commercial chez Medtronic. Ce n’est pas une obligation pour nous de participer à ce type d’événement. Mais cet effort complémentaire est utile. Il permet, en se tenant au courant de l’évolution des jeunes pousses, de jouer un rôle actif dans un contexte de cycle d’innovation.»
Après 2008, les ressources financières se sont faites plus rares. La crise est aussi passée par le canton de Vaud, sponsor principal de la manifestation (avec le Biotech Center et ses surfaces disponibles dans l’ancien site de Merck Serono, Genève n’a pas encore su attirer cette vitrine). «Aujourd’hui, les marchés sont gorgés de liquidités. L’an passé, nous avons connu une vague d’environ 50 introductions en bourse, pour quelque 9 milliards de dollars. Et 2014 est une année qui s’annonce haussière», relève Claudio Nessi, associé chez NeoMed, une société d’investissement axée sur les produits médicaux innovants.
Pour clore la journée, tous les participants ont été conviés au Musée olympique de Lausanne. Ce volet, consacré aux activités sociales et au réseautage à proprement parler, a été suivi d’une remise de trophée à l’entreprise la plus remarquable de 2013. La lauréate: Endosense, vendue l’an passé à l’américain St. Jude Medical pour 330 millions de dollars.
«La rencontre se situe entre les Olympiades et le Davos des technologies médicales»