Le ralentissement chinois tourne au casse-tête

L’indice officiel des directeurs d’achats chinois pour le mois de juin a été publié ce matin et, comme l’avaient anticipé les prévisionnistes, il est en nette baisse. Il se situe à 50,1 points, contre 50,8 en mai. Sachant que le chiffre de 50 correspond à une stagnation, cela signifie que la hausse de l’activité est désormais marginale. Ce matin également, une autre étude portant sur le même sujet, mais menée par HSBC et Markit, a fait état, elle, d’un chiffre à 48,2, soit moins que les 48,3 indiqués en chiffre préliminaire il y a une dizaine de jours, et qui avaient déjà provoqué un coup de déprime des investisseurs. Cette deuxième étude est effectuée auprès d’un panel où les entreprises privées sont mieux représentées.

Dans tous les cas, il se confirme que le mois de juin n’a pas été bon pour l’activité manufacturière chinoise, ce qui est d’ailleurs logique compte tenu du stress nouveau sur le marché interbancaire, qui a entraîné une raréfaction du crédit. Certains analystes n’excluent plus, désormais, que la Chine connaisse, cette année, une croissance inférieure à son objectif gouvernemental (qui est de 7,5%), ce qui serait une première depuis la crise financière de 1998. Li Keqiang, le premier ministre, se veut rassurant, et vient d’affirmer que l’objectif était atteignable. Mais ces propos, et leur exposition en une du China Daily illustrent à eux seuls la fébrilité autour de cette question.

Quant à Xi Jiping, le président, il a très récemment mis l’accent sur la nécessité de noter les fonctionnaires locaux en fonction de la qualité de vie environnementale et sociale dans leur circonscription, plutôt que de se focaliser exclusivement sur le produit intérieur brut (PIB) de la zone qu’ils gèrent. Une preuve de plus que Pékin n’entend plus donner la priorité absolue à la croissance du PIB. Pour ne rien arranger, une étude indépendante mais respectée établit, ce matin, que les prix de l’immobilier ont connu, en juin, leur plus forte hausse depuis décembre. Sachant que jusqu’à décembre ils étaient à la baisse. Cette augmentation de 7,4% devrait inciter les autorités à maintenir une extrême vigilance sur le front monétaire. Pas de stimulus économique à attendre sur ce front.

Les entreprises japonaises renouent avec l’optimisme

Après six trimestres de déprime, les entreprises manufacturières japonaises ont, en majorité, de nouveau confiance dans la situation économique de l’archipel. Dans une étude publiée ce matin par la Banque du Japon (BoJ), l’indice de confiance des sociétés du pays apparaît en progression de 12 points à +4 points par rapport au premier trimestre de 2013 et atteint ainsi son plus haut niveau des deux dernières années. Cet indicateur de la BoJ – baptisé «Tankan» –, qui mesure la différence entre le pourcentage de sociétés qui jugent la situation de façon favorable et celles qui la considèrent défavorable, devrait être salué par la banque centrale et le gouvernement de Shinzo Abe qui tentent justement de redresser l’optimisme des groupes du pays pour les contraindre à investir et à mieux payer leurs employés.

Depuis janvier dernier, l’exécutif a fait voter un vaste plan de relance, contraint la BoJ d’enclencher un spectaculaire programme d’assouplissement quantitatif et présenté quelques projets de réformes structurelles. Certains secteurs industriels ont commencé à profiter de quelques-unes de ses mesures. La baisse du yen face au dollar et à l’euro a ainsi profité à des exportateurs de composants électroniques et à des fabricants d’automobiles qui semblent très enthousiastes dans l’enquête de la banque. Les professionnels du bâtiment voient, eux, leur indicateur bondir de 14 points à + 5. La confiance de l’industrie sidérurgique s’est aussi particulièrement améliorée (+36 points par rapport à la dernière enquête de mars, à -2 points), tout comme celle des fabricants de machines et des producteurs de métaux non ferreux.

Si les grandes et les moyennes entreprises du pays se déclarent, en moyenne, désormais optimistes, les plus petites sociétés affichent, elles, encore un indice de confiance négatif de – 8 points, en légère progression toutefois par rapport au chiffre du premier trimestre.

En Thaïlande, le scandale du riz entraîne un remaniement ministériel

Confrontée à une chute de sa popularité dans les sondages et au mécontentement de sa base électorale paysanne, la première ministre de Thaïlande Yingluck Shinawatra a enclenché, ce week-end, un vaste remaniement ministériel. Elle a notamment remercié le ministre du Commerce Boonsong Teriyapirom qui est jugé, en partie, responsable du fiasco du programme de gestion du riz du pays. Espérant doper les revenus des ménages paysans, qui l’ont porté au pouvoir, le gouvernement populiste avait décidé fin 2011 d’acheter directement le riz aux agriculteurs du royaume à un prix très au-dessus de celui du marché. L’Etat devait ensuite lui-même trouver des acheteurs, sur le marché international, pour ces gigantesques cargaisons de riz mais il n’a pas su adapter ses prix et s’est retrouvé avec d’énormes invendus.

La Thaïlande a même perdu l’an dernier son titre de premier exportateur mondial de riz. Il y a quelques jours, le gouvernement avait du dès lors annoncer qu’il allait baisser le prix d’achat garanti aux fermiers et une manifestation avait rapidement été organisée dans Bangkok. Dans le cadre de ce remaniement, qui a également concerné le Ministère de l’éducation, Yingluck Shinawatra a aussi décidé de s’attribuer le très sensible portefeuille de la Défense. Elle va ainsi entrer dans le Conseil de défense qui doit organiser avant le mois d’octobre le remaniement annuel de la hiérarchie militaire et notamment décider du sort de plusieurs personnalités fortes de l’armée, qui se sont souvent montrées critiques à l’encontre des politiques populistes de Thaksin Shinawatra, le frère de la première ministre, qui avait été chassé du pouvoir par les militaires en 2006.

Les Chinois déçus par les marques automobiles de leur pays

D’après une étude publiée par JD Powers, les consommateurs chinois donnent, en moyenne, 600 points sur 1000 aux voitures chinoises qu’ils possèdent. C’est le plus mauvais score si l’on classe leur satisfaction en fonction de la nationalité du constructeur. Les coréennes affichent le meilleur score, à 708, devant les européennes, à 671, les japonaises, à 669 et les américaines, à 638. Ironie du sort, en pleine fièvre antijaponaise due à des raisons diplomatiques, c’est la coentreprise de Nissan qui affiche le meilleur taux de satisfaction, à 732. Côté luxe, c’est, sans surprise, Audi qui tient le haut du pavé. Seuls trois groupes chinois tirent leur épingle du jeu et se situent au-dessus de la moyenne nationale: Chery, FAW, et Geely. Le principal critère discriminant s’avère être la qualité du réseau de distribution et de la relation avec le concessionnaire.