Cette nuit en Asie
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Sursis pour les deux derniers réacteurs japonais encore en marche. Les constructeurs japonais continuent de souffrir en Chine. Orangina secoue la bourse de Tokyo. La Chine va lancer des contrats à terme sur ses obligations d’Etat
Sursis pour les deux derniers réacteurs japonais encore en marche
L’autorité de sûreté japonaise (NRA) a indiqué, mercredi matin, qu’elle allait autoriser l’électricien Kepco à poursuivre jusqu’en septembre au moins l’exploitation des réacteurs 3 et 4 de sa centrale d’Oi, située à l’ouest du pays, qui sont les deux derniers encore en activité dans tout l’archipel. Les 48 autres réacteurs ont été arrêtés, pour des raisons réglementaires ou politiques, dans les jours ou les mois qui ont suivi la catastrophe de Fukushima Daiichi en mars 2011.
L’électricien redoutait d’être contraint d’organiser la fermeture de ces deux tranches après l’instauration lundi prochain, dans le pays, des nouvelles règles de sécurité nucléaire, définies par la NRA. L’organisation aurait finalement admis que l’arrêt immédiat de ces deux réacteurs aurait compliqué la production d’électricité de Kepco et aurait risqué d’exposer la région à des pénuries de courant en plein été. Dans son rapport, l’Autorité de sûreté indique que l’exploitation du site ne présente pas de risque immédiat et que des études plus poussées seront lancées en septembre lorsque le groupe devra de toute façon stopper la centrale pour effectuer des travaux de maintenance réglementaires. Les 50 réacteurs du Japon seront alors à l’arrêt.
Pour limiter cette phase, plusieurs électriciens ont déjà indiqué qu’ils allaient remettre, dans les prochains jours, à la NRA des dossiers plaidant pour le rallumage de leurs centrales. Hier, c’est Tepco, l’opérateur de Fukushima Daiichi, qui avait indiqué qu’il allait demander un redémarrage de deux réacteurs de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa dans la préfecture de Niigata. L’électricien explique que cette relance doit lui permettre de rééquilibrer en partie ses comptes en lui offrant la possibilité de réduire ses importations d’énergie. Le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe est favorable au redémarrage des centrales du pays.
Les constructeurs japonais continuent de souffrir en Chine
Les trois principaux constructeurs automobiles japonais ont connu, au deuxième trimestre 2013, une nouvelle période d’érosion de leurs ventes en Chine. Cela fait quatre trimestres d’affilée désormais que leur chiffre d’affaires diminue dans le pays. Sur la période allant de mars à juin, celui-ci a baissé de 4,9% sur un an. Toyota tire toutefois son épingle du jeu, avec une légère hausse (de 0,6%). Mais Nissan et Honda sont à la peine.
Cette situation résulte de la poussée de tension diplomatique entre Pékin et Tokyo à propos d’un archipel d’îles que se disputent les deux pays, et qui a provoqué une violente poussée de fièvre antijaponaise en Chine à l’automne dernier. En 2012, pour la première fois en dix ans, Toyota a vu ses ventes diminuer sur le premier marché automobile mondial. Le paradoxe étant que d’après une étude publiée il y a quelques jours, ce sont les voitures japonaises qui suscitent la plus grande satisfaction des clients en Chine, très loin devant les véhicules de marque chinoise…
Orangina secoue la bourse de Tokyo
Malgré une bourse de Tokyo très fébrile depuis plusieurs jours et encore en baisse dans la matinée, l’action du géant japonais des boissons «Suntory Beverage & Food», propriétaire notamment de la marque Orangina, a réussi à générer, aux premières heures de sa cotation, une hausse de plus de 0,6%. Cette société gérant les boissons non alcoolisées du groupe Suntory Holdings, qui produit aussi dans ses autres unités des bières ou des alcools forts et opère encore plusieurs chaînes de restaurants, avait levé, ces derniers jours, 388 milliards de yens (3 milliards d’euros) en écoulant ses titres à 3100 yens. A la pause, l’action du groupe atteignait 3175 yens après avoir brièvement passé les 3195 yens.
Cette progression semble conforter la stratégie de prudence choisie par les dirigeants de Suntory qui avaient à l’origine envisagé un prix d’introduction beaucoup plus élevé pour leur filiale, dont ils cédaient 40% du capital, avant d’opter pour une offre moins gourmande pour ne pas risquer d’effrayer les investisseurs qui s’inquiètent déjà des récents mouvements erratiques de la bourse de Tokyo. Après avoir bondi de 80% entre la mi-novembre et la mi-mai, l’indice Nikkei a enchaîné les violentes baisses et les rebonds techniques sans que l’environnement économique n’ait vraiment changé.
Initialement enthousiasmés par les projets de relance économique du Premier ministre Shinzo Abe, baptisé «Abenomics», les investisseurs se demandent si ses mesures d’assouplissement monétaire et ses projets de réformes vont réellement avoir un impact sur la santé des entreprises de l’archipel.
La Chine va lancer des contrats à terme sur ses obligations d’Etat
Interdits depuis un grand scandale intervenu en 1995, les contrats à terme (futures) sur les obligations d’Etat chinoises vont pouvoir être à nouveau échangés dans les prochains mois. C’est la conséquence d’une décision du gouvernement central, annoncée ce matin par les médias officiels. Désormais, c’est à l’instance de régulation des bourses chinoises (CSRC) d’organiser la mise en œuvre de cette réforme, qui devrait probablement intervenir à l’automne. Celle-ci traduit la volonté de Pékin de dynamiser son marché obligataire, dont le développement se fait rapidement mais qui reste encore très peu diversifié.
La mise en œuvre de contrats à terme doit permettre d’affiner les mécanismes de fixation des prix et d’offrir aux investisseurs des mécanismes de protection contre les fluctuations de cours. Le développement du marché obligataire chinois est également en ligne avec la volonté de Pékin de libéraliser progressivement les taux d’intérêt, car les taux des obligations ne sont pas fixés par la politique de la Banque centrale.