Signal encourageant pour l’industrie chinoise

Le bout du tunnel? L’indice des directeurs d’achat publié hier par le Bureau national de la statistique chinois s’est établi à 51. Ce chiffre constitue une excellente nouvelle, puisqu’il se situe désormais nettement au-dessus de la barre des 50, qui traduit une stagnation. Il est également au-dessus de la prévision moyenne des analystes, à 50,6. Au mois de juillet, il était de 50,3.

Une autre étude de la production manufacturière, menée par HSBC et Markit, a affiché ce matin la plus nette hausse mensuelle en trois ans: l’indice s’est situé à 50,1, contre seulement 47,7 en juillet. Autant de signaux qui apparaissent comme le signe que, cette fois, le rebond est en vue pour l’industrie chinoise. Plusieurs banques revoient même leurs estimations à la hausse pour la croissance du pays (c’est le cas de JPMorgan, Deutsche Bank et Credit Suisse).

Pour autant, l’heure n’est pas encore à l’euphorie. Certains analystes constatent que sur le front de la consommation des ménages, la prudence est encore de mise, et que les statistiques industrielles peuvent être artificiellement dopées par des mesures ponctuelles de soutien à l’activité. Preuve que les investisseurs restent vigilants, la bourse de Shanghai a ouvert dans le rouge ce matin, se distinguant par rapport aux principales places de la région. Comme si, après un gain de 2% la semaine dernière, plus grand monde ne croyait encore à la hausse.

La chute du prix du caoutchouc enflamme la Thaïlande

Un manifestant a été tué, hier, par balles dans le sud de la Thaïlande sur le site d’un barrage routier mis en place par des paysans dénonçant la brutale chute du cours du caoutchouc. Les conditions exactes de son décès étaient lundi matin encore inconnues. Depuis la semaine dernière, des centaines d’exploitants bloquent une voie ferrée ainsi que plusieurs passages routiers dans la province de Nakhon Si Thammarat, située tout au sud du royaume, non loin de la frontière avec la Malaisie. Ils demandent au gouvernement central de prendre de nouvelles mesures pour enrayer le recul du prix du caoutchouc, qu’ils exploitent dans leurs gigantesques plantations d’hévéas.

La semaine dernière, le prix du caoutchouc naturel était tombé, faute notamment de demande dans les pays émergents, à 2,40 dollars le kilo. Il y a deux ans, un kilo se négociait jusqu’à 6,40 dollars. Les paysans thaïs réclament à Bangkok un prix minimal compris entre 2,50 et 3,10 dollars par kilo. Ils estiment que l’exécutif pourrait mettre en place un système d’aides comparable à celui qu’il a organisé, dès l’an dernier, en faveur des producteurs de riz du pays. Le gouvernement de la première ministre, Yingluck Shinawatra, a déjà dépensé 18 milliards de dollars dans ce programme extrêmement controversé. Une nouvelle rencontre devrait être organisée cette semaine entre les producteurs de caoutchouc naturel et les autorités.

La Malaisie lance une gigantesque campagne d’expulsion de ses clandestins

Le gouvernement malaisien a lancé, hier, une vaste opération contre les centaines de milliers de travailleurs étrangers clandestins employés dans les usines et sur les chantiers du pays. Dans la seule journée de dimanche, plus de 1500 personnes ont été arrêtées. Ayant profité d’un développement plus rapide que nombre de ses voisins, la Malaisie attire depuis des décennies de nombreux travailleurs du Népal, d’Indonésie, de Birmanie, du Vietnam ou encore du Bangladesh.

Près de 16% de la population active serait aujourd’hui étrangère. Mais le récent ralentissement de la croissance aurait rendu plus compliquée l’intégration des 2 millions de travailleurs étrangers ne disposant d’aucun statut légal. Kuala Lumpur aurait le projet d’en expulser près d’un demi-million dans les prochains mois.

Le courtier chinois Everbright paye cher ses erreurs

Descente aux enfers pour China Everbright Securities. Ce courtier a chuté de 10% à la bourse lundi matin, entraînant une suspension de sa cotation. La société paye le verdict, annoncé vendredi soir, de la commission chinoise de régulation des bourses, qui l’a condamnée à payer l’équivalent de 85 millions de dollars américains pour avoir commis des erreurs, le 16 août dernier, qui ont provoqué des mouvements d’une amplitude inédite sur la place de Shanghai.

Everbright, qui est aussi condamné pour délit d’initié, est reconnu coupable d’avoir très mal supervisé les logiciels avec lesquels il pilote l’achat et la vente de titres, entraînant un boom de 6% de la bourse de Shanghai le jour J. Quatre responsables du groupe, y compris son président, se sont vu interdire à vie toute activité boursière. Et Everbright risque désormais une révision à la baisse de son rating, ce qui pourrait précipiter un peu plus son déclin.