Cette nuit en Asie
International
Le premier ministre chinois dope les bourses. Pékin fourbit ses armes contre la pollution. Dennis Rodman retourne faire des paniers à Pyongyang. Le japonais Rakuten s’offre la plateforme de vidéo en ligne Viki
Le premier ministre chinois dope les bourses
Les propos de Li Keqiang, ce matin, ont dopé les places boursières asiatiques, déjà portées par les récents chiffres encourageants de production industrielle chinoise. Au cours d’une conférence retransmise à la télévision, le chef du gouvernement chinois s’est dit confiant devant la capacité du pays à atteindre l’objectif d’une croissance de 7,5% cette année, pointant du doigt un retour de la confiance.
Mardi matin également, la banque Goldman Sachs a revu à la hausse sa projection pour la deuxième économie mondiale, tablant désormais, pour 2013, sur une croissance de 7,6% et non plus de 7,4%. Cet optimisme a donc poussé la place de Shanghai à son plus haut en dix semaines, tandis que les économistes de Nomura estimaient, eux, que le pire était passé pour la plupart des marchés émergents d’Asie. Lire «Pourquoi les bourses plongent en Asie» (21.08.2013).
Après un premier semestre très difficile, la Chine semble avoir connu, cet été, un rebond, comme en ont témoigné les chiffres du commerce extérieur de juillet, et l’indice des directeurs d’achat du mois d’août, qui pointe un fort redémarrage de l’activité manufacturière. Ce matin, les chiffres du secteur des services ont aussi traduit une expansion en août, quoique légèrement moins vigoureuse qu’en juillet.
Pékin fourbit ses armes contre la pollution
Les autorités de la capitale chinoise ont présenté hier soir un nouveau plan d’attaque contre la pollution, afin de faire baisser le niveau de particules fines qui a atteint, l’hiver dernier, 40 fois le seuil conseillé par l’Organisation mondiale de la santé. Il repose sur plusieurs axes. D’une part, la limitation de la circulation automobile, dont les modalités restent à définir mais qui pourrait passer par un système de péage. D’autre part, la municipalité va réduire l’utilisation du charbon pour générer de l’électricité, et même, de façon plus anecdotique, interdire les barbecues.
Le premier ministre chinois avait déclaré, lors de sa prise de fonctions, que la pollution lui donnait le «cœur lourd», en faisant ainsi l’un de ses principaux combats. Un combat qui implique du courage, puisqu’il faudra également fermer des industries polluantes. Hier, Pékin a affirmé que 1200 usines allaient devoir mettre la clé sous la porte.
Dennis Rodman retourne faire des paniers à Pyongyang
Le turbulent basketteur américain Dennis Rodman entame aujourd’hui son second séjour de l’année en Corée du Nord, où il doit retrouver le dictateur Kim Jong-un, qu’il décrivait il y a quelques semaines comme un «jeune génial». Avant de s’envoler depuis Pékin pour Pyongyang, l’ancienne star de la NBA a indiqué qu’il ne comptait pas négocier sur place la libération de Kenneth Bae, un missionnaire américain récemment condamné à 15 ans de prison par le régime stalinien. «Je vais juste voir mon ami Kim [Jong-un] et parler de basket», a expliqué Dennis Rodman.
Lors de son précédent séjour à Pyongyang, en mars, le sportif s’était affiché à plusieurs reprises avec le dirigeant nord-coréen et avait passablement agacé la diplomatie américaine, alors très en froid avec le pouvoir communiste qui multipliait les menaces d’attaques militaires contre les pays voisins. Depuis, un début de dialogue a été relancé entre Washington et Pyongyang, mais les relations restent tendues.
La Corée du Nord a ainsi annulé, la semaine dernière, la visite d’un émissaire américain à Pyongyang. Le représentant spécial des Etats-Unis pour le dossier des droits de l’homme en Corée du Nord, Robert King, devait initialement se rendre vendredi et samedi dans le pays pour œuvrer en faveur de la remise en liberté de Kenneth Bae.
Le japonais Rakuten s’offre la plateforme de vidéo en ligne Viki
Cherchant comme son grand rival Amazon à élargir son offre de contenu digital, Rakuten, le géant japonais du commerce en ligne, vient de confirmer qu’il avait racheté la jeune plateforme de vidéo en ligne Viki. Cette start-up, fondée par un Américain mais basée à Singapour, propose des séries télévisées, des films et des clips sous-titrés dans de nombreuses langues. Employant une quarantaine de personnes, le groupe s’appuie sur des milliers de fans qui proposent de traduire et de sous-titrer leurs séries favorites pour les faire connaître dans le monde. Viki propose ainsi notamment beaucoup de «soap operas» sud-coréens et taïwanais aux 22 millions d’utilisateurs du site.
Après ce rachat, estimé à près de 200 millions de dollars par la presse nippone, Rakuten espère profiter de la popularité de sa plateforme pour élargir l’audience de Viki, qui se finance par les revenus publicitaires. «Il y a des synergies frappantes et des philosophies communes entre nos deux groupes», a justifié Hiroshi Mikitani, le PDG de Rakuten, dans un communiqué annonçant l’accord.
«Le modèle de Viki s’appuie sur une communauté forte, dédiée à la suppression des barrières linguistiques qui ont souvent emprisonné des contenus intéressants à l’intérieur des frontières», a insisté le dirigeant, qui a récemment multiplié les acquisitions à l’étranger. En 2010, Rakuten avait notamment acheté le groupe français d’e-commerce PriceMinister. Fin 2011, il s’était offert le canadien Kobo qui fournit des liseuses électroniques – en particulier à la Fnac – et des livres numériques.