Sony éteint la PSP

Presque dix ans après avoir lancé sa console portable révolutionnaire, le groupe japonais Sony s’apprête à progressivement stopper la vente de la PSP sur la plupart des grands marchés. Si elle entend poursuivre pendant encore quelque temps la vente de cet appareil dans certains pays émergents, la société de Kazuo Hirai vient de confirmer qu’elle allait arrêter d’alimenter les distributeurs japonais à la fin de ce mois et qu’un retrait serait aussi orchestré un peu plus tard dans l’année en Europe. Les magasins ne sont déjà plus réapprovisionnés aux Etats-Unis depuis janvier dernier. Le groupe qui veut se concentrer sur la promotion de sa PS Vita, lancée en 2011, propose actuellement dans l’Archipel des offres promotionnelles aux joueurs acceptant d’abandonner leur PSP pour acquérir la dernière console portable du géant.

Au total, Sony aurait vendu, depuis fin 2004, près de 80 millions de PSP dans le monde. S’il n’a jamais battu le record de la DS Nintendo, dont plus de 150 millions d’exemplaires auraient été écoulés, le groupe avait bouleversé avec son engin l’ensemble de l’industrie en proposant pour la première fois une machine puissante gérant des jeux complexes pouvant offrir une expérience similaire à celle éprouvée sur les consoles fixes. Il rompait ainsi avec la tradition des consoles privilégiant, comme Nintendo le faisait alors, les jeux simples et une longue autonomie.

Nouveau coup dur pour la relation entre la Chine et les Etats-Unis

Le Département américain du commerce a annoncé, hier en fin de journée, sa décision d’imposer de nouveaux droits de douanes sur les panneaux solaires chinois ainsi que certains composants intervenant dans leur fabrication. Washington estime en effet que les producteurs chinois ont bénéficié d’avantages indus, sous la forme de subventions et d’accès préférentiels à certaines ressources. Sont particulièrement ciblés, Suntech Power et Trina Solar, deux géants chinois de ce secteur.

Cette nouvelle réglementation américaine vise à combler les lacunes d’une précédente, en taxant également certains éléments ayant transité par Taïwan. En effet, Washington accuse les producteurs chinois d’avoir cherché à contourner les droits de douane américains en faisant passer par Taipei une partie de leurs cargaisons. La précédente mise en place de droits de douane américains sur les panneaux solaires chinois avait provoqué une réaction rapide de la part de Pékin, qui avait imposé des droits de douane sur le polysilicone américain, un élément clé intervenant dans la fabrication des panneaux solaires.

Cette fois, la Chine pourrait être tentée d’agir dans le même sens. Elle a en tout cas fait part de sa «profonde insatisfaction», ce matin. Le Ministère chinois du commerce a publié un communiqué selon lequel la décision américaine «ignore les faits» et vise tout simplement à protéger l’industrie américaine. Cette passe d’armes intervient dans le contexte plus global d’une rivalité croissante entre les deux puissances, qui se manifeste actuellement sur deux fronts principalement. L’un est technologique: l’accusation, par Washington, de cyber-espionnage à l’encontre de cinq officiers de l’armée chinoise a provoqué une réaction d’indignation en Chine, et les entreprises technologiques américaines pourraient en faire les frais. L’autre est diplomatique: alors que Pékin adopte une posture de plus en plus décomplexée dans ses rivalités territoriales avec ses voisins, les Etats-Unis ont osé, récemment, pointer du doigt la responsabilité de la Chine en l’invitant à ne pas mettre en danger le fragile équilibre asiatique. Pékin a vertement réagi, invitant les Etats-Unis à rester en dehors des problèmes de l’Asie, et à ne pas se poser en ennemi de la Chine.

Google bloqué en Chine

Inutile de tenter d’utiliser les services de Google ou de se messagerie, Gmail: en cette date ultrasensible du 4 juin, anniversaire de la répression du Printemps de Pékin, en 1989, la quasi-totalité des services du géant américain de l’informatique sont inaccessibles sur l’internet chinois. Comme toujours lors de ces épisodes, aucune déclaration officielle ne vient confirmer ce que tout le monde constate. Le porte-parole du Ministère chinois des affaires étrangères, Hong Lei, s’est contenté d’une déclaration laconique selon laquelle le Web chinois est géré «conformément à la loi». Du côté de la firme californienne, la formule, également bien connue en Chine, a été répétée: «Nous avons procédé à toutes les vérifications et il n’y a pas de problème technique de notre côté.»

Il semble clair que le groupe américain, dont les services sont en réalité presque toujours ralentis en Chine, est à nouveau dans le viseur de Pékin. Il est coupable d’avoir refusé, en 2010, de s’être plié à la censure chinoise, et d’avoir transféré les requêtes des internautes vers son site hongkongais, non censuré. Une provocation qui a achevé d’en faire l’ennemi des autorités. La censure de Google intervient dans un contexte plus vaste de serrage de vis sans précédent de la part du régime chinois, qui redoute toute forme de commémoration des 25 ans des événements de la place Tiananmen. Les voix dissidentes ont été neutralisées. Hong Lei a toutefois déclaré qu’en Chine «il n’y a que des gens qui enfreignent la loi – et pas de soi-disant dissident».

Line préparerait son entrée en bourse

Line Corp., l’opérateur de l’une des plateformes de messagerie instantanée les plus dynamiques d’Asie, envisagerait de s’introduire à la bourse de Tokyo avant la fin de l’année 2014. Selon certains médias nippons, la société japonaise, qui est contrôlée par une filiale du sud-coréen Naver, aurait aussi évoqué l’idée d’une introduction simultanée aux Etats-Unis.

Encore peu connue en Occident, la plateforme Line revendique plus de 420 millions d’utilisateurs en Asie et dans certains pays émergents, notamment d’Amérique du Sud. Offrant plus que des échanges de SMS et d’appels gratuits, elle s’est rapidement imposée comme un outil marketing incontournable pour de nombreuses multinationales voulant promouvoir leur marque dans la région auprès notamment des jeunes consommateurs. Cette jeunesse asiatique privilégie désormais la communication sur Line par le biais d’autocollants virtuels – «stickers» – où des personnages représentent une émotion ou une question. Une large partie des revenus de Line provient ainsi de la vente de ces stickers virtuels à ses utilisateurs ou de la mise en ligne d’images sponsorisées par des marques comme Sony, le FC Barcelone ou Coca Cola.

Le groupe a aussi développé un énorme réseau de jeux dits «freemium» en ligne, mêlant des applications gratuites à des achats d’options payantes. L’an dernier, le groupe avait revendiqué un chiffre d’affaires de 51,8 milliards de yens, soit 500 millions de dollars quand WhatsApp, que Facebook vient de racheter pour 19 milliards de dollars, ne générait que 20 millions de dollars de revenus. Pointant ces données et l’aura géographique de Line, les analystes estiment que le groupe pourrait être valorisé à près de 10 milliards de dollars