Pékin rouvre les vannes de la bourse

Un an que le marché attendait cela. Le régulateur boursier chinois vient d’annoncer une refonte du système par lequel les entreprises sont autorisées à se coter sur la bourse de Shanghai, promettant par la même occasion la fin du blocage mis en place en novembre 2012 sur ce marché.

La China Securities Regulatory Commission (CSRC) a dévoilé son grand projet qui consiste à passer d’un système dans lequel le régulateur vérifiait la solidité d’une entreprise avant de l’autoriser à se coter à un mécanisme par lequel une entreprise aspirant à la cotation devra simplement présenter les éléments comptables requis, laissant le marché jauger de sa qualité. Cette approche plus libérale présente surtout l’avantage de mettre un terme à la discrimination qui était en vigueur jusqu’à présent: les groupes publics obtenaient très vite l’autorisation de lever des fonds, au grand dam des autres, qui devaient faire la queue très longtemps.

Potentiellement, cette réforme peut donc changer la donne sur le marché boursier chinois. Enfin, après avoir bloqué toute nouvelle introduction à Shanghai afin de ne pas déprimer un peu plus une bourse sur laquelle l’offre de capitaux ne décollait pas, Pékin semble déterminé à rouvrir les vannes, pour le plus grand bonheur des quelque 760 sociétés qui attendent d’obtenir le droit d’aller lever des fonds.

Nouvelle avarie du système de décontamination des eaux de Fukushima

Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima-Daiichi, ne parvient toujours pas à mettre en service son gigantesque et complexe système de décontamination des eaux du site. Hier, l’électricien a indiqué qu’une énième avarie avait été repérée sur l’une des trois unités de l’usine ALPS conçue, non loin des réacteurs détruits, par Toshiba afin de «nettoyer» les millions de litres d’eau polluée du site de l’essentiel de leurs éléments radioactifs.

Cette fois, c’est de l’acide chlorhydrique, utilisé dans l’une des étapes du traitement des eaux, qui aurait fui dans la structure par le biais d’un joint de raccordement de l’une des pompes. L’unité touchée par cette panne a été momentanément stoppée et le lancement de l’ensemble du système a encore été retardé.

Officiellement, ALPS aurait dû entrer en service depuis plusieurs mois mais les phases de test des trois lignes de décontamination ont été régulièrement interrompues par des incidents. Hier, les fuites d’acide ont ainsi été découvertes pendant des tests de deux des trois lignes de la structure.

Ces retards compliquent le travail de Tepco, qui se retrouve confronté à une périlleuse accumulation d’eau radioactive sur le site et doit bâtir, dans l’urgence, de plus en plus de containers géants pour stocker ces liquides. Il doit aussi détourner une partie de sa main-d’œuvre vers la gestion et la surveillance de certains de ces réservoirs, qui ont laissé s’échapper, dans le sol puis vers l’océan, des centaines de tonnes d’eau radioactive.

Signaux contradictoires pour l’économie chinoise

La publication par Pékin, dimanche, de son indice officiel des directeurs d’achat (PMI) pour le mois de novembre a été accueillie positivement. Le mois dernier, ce chiffre, qui donne une bonne idée du climat des affaires dans l’industrie, s’est maintenu à son niveau d’octobre, se situant à 51,4 points. La plupart des analystes s’attendaient à un léger tassement. En restant au-dessus de la barre des 50, le PMI chinois démontre que l’activité manufacturière du pays reste dans une phase d’expansion.

L’indice PMI publié par HSBC et Markit, qui jauge de façon plus fine les entreprises privées, a également rassuré, car sa décélération s’est avérée presque négligeable et surtout parce qu’il reste également en territoire expansionniste (il est passé de 50,8 à 50,9 entre octobre et novembre).

Malgré tout, les économistes restent prudents concernant la suite du scénario, en particulier parce que plusieurs sous-indices de l’enquête effectuée par les autorités chinoises démontrent une tendance au tassement. C’est le cas des nouvelles commandes, qui restent en hausse, mais de façon moins nette. C’est surtout visible pour ce qui concerne les entreprises de taille plus petite qui, elles, connaissent un ralentissement qui paraît s’accélérer.

Autant de signes qui semblent confirmer qu’une partie substantielle de la dynamique économique chinoise actuelle résulte de politiques de soutien mises en place par l’Etat chinois, en particulier dans les infrastructures de transport urbaines. Le secteur privé n’a pas encore totalement pris le relais pour tirer la croissance.

Séoul veut rejoindre le plus grand accord de libre-échange de la planète

Le gouvernement sud-coréen a confirmé, ce week-end, qu’il allait formellement demander à rejoindre le processus de négociation du partenariat transpacifique, ou «TPP», qui ambitionne de créer rapidement la plus grande zone de libre-échange de la planète. Le projet de pacte, qui pourrait recouvrir potentiellement 40% du PIB mondial, est porté essentiellement par les Etats-Unis mais regroupe déjà près d’une douzaine de nations, et notamment le Japon, le Mexique ou l’Australie.

Si plusieurs industriels sud-coréens poussent depuis des mois l’exécutif à rejoindre les pourparlers, Séoul a semblé hésiter à franchir le pas. Le gouvernement redouterait de provoquer le courroux d’une partie de ses acteurs économiques, et notamment de ses agriculteurs qui ne sont pas favorables à une grande ouverture des frontières aux productions étrangères, et également de braquer Pékin, qui tente de son côté de pousser une zone de libre-échange plus exclusive en Asie de l’Est, connue sous le nom de RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership).

Pour emporter la mise, les partisans du TPP ont évoqué des études assurant qu’une participation au partenariat transpacifique permettrait de doper le PIB du pays de 2,5% à l’horizon 2025. Avant que la candidature sud-coréenne ne soit formellement acceptée, Séoul va devoir obtenir, dans les prochains mois, l’aval de chacune des capitales déjà associées au processus.