En Thaïlande, l’opposition ne désarme pas
Après avoir échoué, hier, à paralyser le scrutin législatif, l’opposition thaïlandaise, qui n’avait pas présenté de candidats au vote dont elle conteste la légitimité, organise, ce matin, une nouvelle marche géante dans le centre de Bangkok pour, une nouvelle fois, réclamer la mise en place d’un exécutif non élu et le retrait de la vie politique de Yingluck Shinawatra, la dirigeante du royaume.
L’opposition emmenée par Suthep Thaugsuban doit maintenir dans la capitale au moins cinq des sept grands barrages qu’elle a mis en place dans la mégapole, à la mi-janvier, pour paralyser la vie administrative et économique de la cité. Les manifestants disent moquer les résultats de l’élection qui ne devraient être annoncés que dans quelques jours et devraient probablement conforter la majorité du parti Puea Thai de Yingluck Shinawatra.
Selon les dernières estimations, l’abstention a été très forte dans Bangkok (+ de 70%), où les politiques populistes du gouvernement sont particulièrement impopulaires parmi les classes moyennes, mais beaucoup plus faibles dans les bastions ruraux du pouvoir qui estiment, eux, avoir profité des politiques publiques populistes de Yingluck Shinawatra et de son frère Thaksin Shinawatra, qui dirigea le pays au début des années 2000. A l’échelle nationale, le taux de participation, calculé dans les bureaux de vote non occupés par l’opposition, aura atteint 51%. Il avait été mesuré à 76% en 2011.
Le japonais Mitsui & Co investit dans l’assemblage d’automobiles
La maison de négoce japonaise Mitsui& Co vient, selon le Nikkei de prendre le contrôle de 33% du groupe américain Android Industries, spécialisé dans l’assemblage de composants automobiles pour les grands constructeurs américains. Le groupe opère au total une douzaine d’usines, aux Etats-Unis, en Amérique centrale et en Europe, dans lesquelles il fabrique, pour General Motors, Ford Motor ou encore Chrysler, des suspensions ou des roues.
Ayant fortement automatisé ses usines pour casser ses coûts, le groupe a capté depuis la fin des années 2000 de nombreux contrats de sous-traitance d’assemblage pour les constructeurs qui ont, eux, réduit, après la crise financière, leurs réseaux de lignes d’assemblage. La maison de commerce, qui travaille déjà dans la distribution de pièces détachées pour l’automobile aux Etats-Unis, aurait dépensé 3 milliards de yens (30 millions de dollars) pour entrer au capital d’Android Industries.
Kissinger n’exclut plus une guerre entre la Chine et le Japon
Intervenant, au cours du week-end, dans le cadre d’une conférence internationale sur la sécurité organisée à Munich, Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’Etat américain a mis en garde son auditoire contre la rapide montée des tensions entre les grandes puissances d’Asie de l’est. «L’Asie se retrouve dans la position de l’Europe au XIXe siècle, où l’hypothèse d’un conflit militaire n’est plus exclue», a lâché le diplomate. «Entre le Japon et la Chine, l’enjeu, pour nous autres, est qu’aucune des deux parties ne soit tentée de recourir à la force pour régler les problèmes».
Sa remarque fait suite à un discours du premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui avait, lui aussi, comparé, fin janvier, le brutal refroidissement des relations entre Pékin et Tokyo à la dégradation des relations diplomatiques en Europe juste avant la première guerre mondiale. S’exprimant dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le chef du gouvernement nippon avait expliqué que la Chine et le Japon étaient dans une «situation similaire» à celle de la Grande-Bretagne et l’Allemagne avant 1914. Il avait notamment rappelé que l’intensité des relations commerciales entre les deux puissances européennes n’avait pas empêché l’éclatement d’un conflit.
Malgré la poursuite de leurs échanges économiques, les deux puissances asiatiques ont rompu le dialogue depuis l’été 2012 et l’envenimement d’un différend territorial portant sur de petites îles de la Mer de Chine orientale que toutes les deux revendiquent mais qui sont contrôlées depuis des décennies par Tokyo. Les deux gouvernements enchaînent depuis les déclarations critiques et les provocations symboliques. En mer, autour des îlots contestés, baptisés Senkaku par Tokyo et Diaoyu par Pékin, les forces japonaises doivent aussi faire face à une multiplication des intrusions chinoises.