Publicité

La Chine attire pour des raisons stratégiques

Les entreprises suisses ne s'y installent pas que pour la main-d'œuvre bon marché.

Les entreprises suisses ne font pas uniquement le choix d'ouvrir des filiales en Chine parce que les coûts du travail et des infrastructures y sont plus bas que dans leur pays d'origine. La motivation principale est d'ordre stratégique.

Les sociétés helvétiques cherchent à asseoir leur position dans ce pays avant que la concurrence chinoise ou étrangère ne leur ravisse des marchés en forte croissance. Elles veulent aussi accompagner leurs clients présents sur place.

«C'est un résultat surprenant qui va à l'encontre de l'avis général», commente mardi à Zurich Nicolas Musy, responsable de l'étude commandée par la Chambre de commerce Suisse-Chine, l'Osec Business Network Switzerland et le Swiss Center Shanghai (SCS). Financée par l'auditeur Ernst et Young, cette enquête a été menée auprès de 111 filiales d'entreprises suisses installées en Chine. «Ce panel couvre près de la moitié des 270 entreprises helvétiques présentes dans ce pays et de leurs 600 succursales», complète l'entrepreneur et consultant auprès du SCS, organisme aidant les PME suisses à s'établir sur le marché chinois.

La Chine est en devenue le principal marché des biens manufacturés, électroniques et de consommations selon les sociétés interrogées. Celles qui sont actives dans ces segments doivent y être présentes si elles veulent conserver leur position ou croître. Il faudra attendre jusqu'à 25 ans pour que la position prédominante à venir de la Chine dans d'autres domaines comme la construction, les services et les produits pharmaceutiques se réalise.

Mais s'attaquer à la Chine n'est pas une sinécure. Plus des deux tiers des entreprises questionnées y trouvent la concurrence la plus dure au monde, devant le reste de l'Asie, les Etats-Unis et l'Europe. Pour preuve, 80% d'entre elles affirment avoir dû consentir à des efforts plus importants que prévu. La rentabilité des capitaux investis fluctue fortement suivant le domaine d'activité des sociétés. Elle va jusqu'à 8 ans pour la construction. Et 29% des entreprises indiquent qu'elles n'ont pas atteint la moitié des objectifs stratégiques fixés. Ce résultat n'entame pourtant pas la confiance: 88% des sociétés soutiennent atteindre leurs buts d'ici 3 à 5 ans.

Pour ce faire, ces dernières indiquent à une très forte majorité que le choix des bonnes ressources humaines est déterminant pour réussir. Viennent ensuite la qualité, le prix et l'image du produit, et la connaissance de l'environnement local.

En fin connaisseur de la Chine, Nicolas Musy précise «que trouver un bon gestionnaire chinois permet de faire le lien entre les aspirations de la maison mère suisse et les spécificités du marché chinois».