L’économie chinoise va croître de 8,7% en 2011, selon un rapport de la Banque mondiale publié avant un sommet G20 qui tentera d’écarter la menace d’une «guerre des changes».

En dépit de la fin des mesures de soutien à la demande intérieure prises après la crise financière et les nouvelles mesures pour éviter une surchauffe du secteur immobilier, les économistes de Washington ont revu en hausse – de 9,5% à 10% – leurs attentes quant à l’expansion de l’activité en République Populaire sur l’année en cours. Cette dernière a cru au rythme de 11,9% au premier trimestre, 10,3% au deuxième et à 9,6% au troisième. «Après la très forte croissance que nous avons observée récemment, la Chine devrait pouvoir passer en douceur à un taux de croissance plus facile à soutenir en 2011 et à moyen terme», selon Louis Kuijs, principal auteur du rapport.

En dépit de son dynamisme, le pays reste exposé aux conséquences des déséquilibres internationaux. «Le ralentissement attendu dans le monde va probablement affecter les exportations chinoises», prévient aussi l’institution. Cette dernière insiste sur la nécessité pour Pékin de rééquilibrer sa croissance vers plus de demande intérieure, alors que les autorités chinoises sont accusées par les Etats-Unis et l’Europe de maintenir leur monnaie artificiellement basse pour favoriser ses exportateurs. «Un échec à rééquilibrer le modèle de croissance reste l’un des risques majeurs, à la fois pour la Chine et l’économie mondiale», souligne ce rapport publié une semaine avant le sommet du G20. La combinaison d’importants excédents des comptes courants en Chine, et d’importants déficits dans d’autres pays, notamment les Etats-Unis, présente «des risques économiques et financiers» pouvant déboucher sur des mesures «controversées», avertit la Banque Mondiale. Reste que selon cette dernière, «l’excédent commercial de la Chine devrait continuer à croître en 2011 et à moyen terme», et «son excédent des comptes courants davantage encore» à cause des revenus des investissements chinois à l’étranger.