Et pourtant, à 18,5 milliards de dollars, exclusivement en liquide, contre 17,3 milliards pour l'offre améliorée le 19 juillet de Chevron, la proposition de Cnooc était alléchante. «La combinaison de Cnooc et d'Unocal aurait créé une compagnie pétrolière et gazière puissante et prospère», a déclaré Cnooc. C'était sans compter sur la levée de boucliers qu'une telle perspective a déclenchée à Washington. Effarouchés à l'idée de voir basculer un pétrolier national dans le giron chinois, les membres du Congrès se sont efforcés de faire plier la détermination de Cnooc. La semaine dernière, ils avaient exigé la conduite d'une enquête par le Département de l'énergie sur les conséquences pour les Etats-Unis de la demande énergétique de la Chine avant tout examen de l'offre de Cnooc par le Comité des investissements étrangers.
«L'opposition politique sans précédent […] a été regrettable et injustifiable», fustige Cnooc. «Cet environnement a rendu très difficile l'évaluation de nos chances de succès […] Nous abandonnons donc à contrecœur notre offre», conclut la société.