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Cnooc renonce à s'emparer de Unocal

Dénonçant une trop forte pression politique, le pétrolier chinois laisse la voie libre à Chevron.

Cnooc abandonne la bataille. La troisième compagnie pétrolière chinoise ne sera pas l'artisan du plus grand rachat d'une entreprise étrangère jamais conclu par l'Empire du Milieu. Pas plus qu'elle ne verra prochainement doubler ses capacités de production. Mardi, six semaines après s'être déclarée candidate à la reprise du californien Unocal, la société, détenue à 70% par l'Etat chinois, a renoncé à son offre.

Il n'y aura donc pas de surenchère et Unocal devrait logiquement remettre sa destinée entre les mains de son concurrent Chevron, seul repreneur en lice, dès le 10 août. A cette date, les actionnaires d'Unocal sont appelés à approuver le projet d'acquisition du texan. L'issue du vote ne fait guère de doute: la direction de Unocal les a invités à se prononcer favorablement, imitée lundi par ISS, la principale société américaine de conseil en vote des actionnaires.

Et pourtant, à 18,5 milliards de dollars, exclusivement en liquide, contre 17,3 milliards pour l'offre améliorée le 19 juillet de Chevron, la proposition de Cnooc était alléchante. «La combinaison de Cnooc et d'Unocal aurait créé une compagnie pétrolière et gazière puissante et prospère», a déclaré Cnooc. C'était sans compter sur la levée de boucliers qu'une telle perspective a déclenchée à Washington. Effarouchés à l'idée de voir basculer un pétrolier national dans le giron chinois, les membres du Congrès se sont efforcés de faire plier la détermination de Cnooc. La semaine dernière, ils avaient exigé la conduite d'une enquête par le Département de l'énergie sur les conséquences pour les Etats-Unis de la demande énergétique de la Chine avant tout examen de l'offre de Cnooc par le Comité des investissements étrangers.

«L'opposition politique sans précédent […] a été regrettable et injustifiable», fustige Cnooc. «Cet environnement a rendu très difficile l'évaluation de nos chances de succès […] Nous abandonnons donc à contrecœur notre offre», conclut la société.